Gwen Pestel : « Le niveau général est plus élevé »

Responsable du pôle espoirs mixte de Nouvelle-Aquitaine en 5x5, Gwen Pestel occupe aussi le poste d’entraîneur des équipes de France 3x3. Il estime les deux disciplines complémentaires.

Arnault Varanne

Le7.info

On vous a beaucoup vu sur les tournois 3x3 depuis le printemps avec les équipes de France. Est-ce un nouvel eldorado ?
« Je ne parlerai pas d’eldorado mais d’une discipline à part entière du basket, comme cela existe dans l’athlétisme. Les licenciés doivent s’en servir comme d’un prolongement de la saison. C’est une possibilité pour la fédération de les fidéliser. »

Le 3x3 et le 5x5 
sont parfois opposés...
« Je ne vois pas d’opposition, sauf chez les traditionnalistes qui considèrent que le 3x3 n’est pas du basket. Les « anti-tout »
ont tendance à le banaliser. C’est une forme d’irrespect pour les joueurs et les joueuses qui s’investissent. Il faudrait que les gens viennent en immersion pour voir le niveau de responsabilisation et de concentration que le 3x3 exige. Une athlète de haut niveau comme Laëtitia Guapo(*) dit que le 3x3 lui colle à la peau et décuple sa personnalité quand elle revient au 5x5. »

Avez-vous les Jeux olympiques de Paris 2024 
comme objectif ? 

« Je me projette forcément sur cette échéance. Les JO font rêver, mais ce serait plus un objectif collectif que personnel. Cela reste une fierté et un honneur d’accompagner une équipe aux Jeux. »

Vous avez revêtu votre costume de formateur en 1998. Comment jugez-vous le niveau du basket français dans les catégories jeunes ?
« La formation des entraîneurs s’est améliorée, « l’entraînabilité » des jeunes a suivi. Le niveau s’est donc élevé parce que les joueurs s’entraînent davantage et mieux dans les clubs. Et puis, il y a vingt ou trente ans, les résultats des équipes de France n’étaient pas ceux d’aujourd’hui. Tout le monde est tiré vers le haut, il y a un phénomène de mimétisme avec les meilleurs Français, la NBA... »

Justement, comment éviter que l’individu prime sur l’équipe, dans le cas d’un joueur comme Victor Wenbanyama par exemple ?
« L’éco-système, c’est tout ce qui entoure un joueur, le buzz, les réseaux sociaux où on met en avant les performances individuelles. Dans le cas de Victor, que j’ai eu la chance de côtoyer, son état d’esprit est différent. Il se construit progressivement et sait exactement ce qu’il doit au collectif. Sa famille et lui ont la tête sur les épaules. C’est aussi notre rôle de formateur de donner les bons conseils. Ce n’est pas bon de mettre les jeunes trop tôt sur un piédestal. Le chemin est long et il faut savoir résister à l’appel des sirènes. »

Quel regard portez-vous sur la progression de Mohamed Diakité, un ancien du pôle parti à l’Insep ?
« Il fait partie de ces joueurs qui ont la tête sur les épaules et ont laissé le basket venir à eux. Il n’a jamais été surclassé et a toujours su écouter les bonnes personnes. Il avait un potentiel, mais il faut le mettre en avant. Il a été dans le meilleur cinq de l’Euro U16 mais n’a pas fait le buzz là-dessus. Il lui faudra toutefois sortir de la structure, mais je ne m’inquiète pas pour lui, notamment sur le plan humain. »


Et sur celle d’Imanol Prot, qui tente de se faire une place dans la rotation du PB86 ?
« J’aurais aimé qu’il poursuive au Pôle France, mais il a fait un choix de carrière en revenant au bercail. Il semble trouver la confiance de ses partenaires et du staff. A lui de continuer à travailler mais pas dans le même registre. On connaît ses qualités de passeur et d’adresse. Il faut qu’il étoffe son jeu. »

(*)Championne d’Europe et du monde 2022 de 3x3, avec le trophée de MVP à la clé. Laëtitia Guapo a aussi été championnat de France avec Bourges et a remporté l’Eurocoupe. Elle a remporté le trophée Alain-Gilles de basketteuse de l’année.

DR Archives

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