Les développeurs 
sous les projecteurs

Le Réseau des professionnels du numérique (SPN) organise vendredi et samedi, au Palais à Poitiers, la 1re édition de Coder’s Delight, un événement dédié aux métiers du développement informatique, qui recrutent en permanence et cherchent à se féminiser.

Arnault Varanne

Le7.info

Dans votre frigo, votre voiture, un smartphone, une montre connectée, un portique d’entrée... Le code informatique est partout, tout le temps et nécessite des compétences spécifiques qui ne sont pas toujours comblées. « C’est difficile de comptabiliser le nombre d’offres d’emploi, mais le métier est en tension, c’est certain », 
estime Bertrand Dujardin, développeur indépendant et administrateur du Réseau des professionnels du numérique (SPN). Pour tenter d’attirer les regards du grand public, le SPN organise donc deux jours dédiés au codage, au Palais à Poitiers, sous la forme d’un événement qui s’intitule Coder’s Delight. La journée de vendredi sera dédiée aux professionnels, celle du lendemain au grand public. « Il existe aujourd’hui des formations en ligne, gratuites, des cursus, mais on s’aperçoit que la Vienne a du mal à rivaliser avec d’autres villes », rappelle Anne-Céline Hénault, directrice de projets au SPN.

Pendant deux jours, le petit monde du développement informatique donne donc rendez-vous au Palais pour une série d’ateliers, d’animations, de débats, de conférences, de coding goûters(*) sur les enjeux du numérique, en particulier l’intelligence artificielle et la féminisation du secteur. « On estime que le numérique compte environ 20% de femmes et que seulement 3% sont des créatrices de logiciels », reprend Anne-Céline Hénault. « Dans les Forums de l’Afup (Association française des utilisateurs de PHP, ndlr), le public est à 90 voire 95% masculin, alors qu’historiquement les femmes ont été pionnières », constate le dirigeant d’Altern’Active.

Situation « réversible »

« Beaucoup de jeunes filles témoignent qu’elles ont été découragées d’aller vers le numérique, décrypte Fanny Alexandre, animatrice et formatrice sur les questions d’égalité. Celles qui franchissent le cap se retrouvent dans des univers très masculins avec tout ce que ça comporte. » La consultante, qui interviendra samedi lors d’une table ronde sur la mixité, juge cependant que la situation est « réversible ». 
Magali Milbergue n’était-elle pas éducatrice spécialisée avant de se reconvertir comme développeuse en freelance ? Elle aussi participera à une table ronde pendant Coder’s Delight, samedi après-midi.

Reste à régler les problèmes d’attractivité, en particulier salariale. Le rapport de force étant en faveur des salariés, les entreprises doivent rivaliser d’imagination pour capter les talents, souvent formés à l’université de Poitiers. « On a de très bonnes formations, mais les étudiants préfèrent partir, ils ont même un job avant d’être diplômés », déplore Bertrand Dujardin. A signaler qu’un autre temps fort de l’Afup se déroulera en mai 2024 à Cobalt, à Poitiers. « On est loin de l’image du geek sauvage qui ne sort jamais de chez lui ! », plaisante Nicolas Attard, représentant local de l’association.

(*)Deux séances auront lieu samedi de 11h à 12h et de 15h30 à 16h30. Ces ateliers ludiques de programmation informatique sont accessibles de 7 à 77 ans ! Ils seront animés par Romain Boutrois, avec l'aide du petit robot Eliobot. A noter aussi que vous pourrez assister à la conception et au développement d’une application mobile en direct. Renseignements et inscriptions sur codersdelight.fr.

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