Donner pour ne pas gâcher

Les jardiniers amateurs sont parfois débordés par l’abondance de leur potager et certains décident de donner ou d’échanger leur surplus de fruits et légumes. Dans le voisinage ou via un site spécialisé, un seul mot d’ordre : 
ne pas gâcher.

Charlotte Cresson

Le7.info

Leur jardin, Catherine et Gabriel le bichonnent. Lui jardine, elle récolte. Et quand leur potager de 200m2 est un peu trop généreux, hors de question de laisser les fruits et légumes pourrir. « Lorsque nous allons chez des amis, nous n’apportons pas de bouteille de vin mais les produits du jardin dont ils ont besoin », explique Catherine. La famille, les amis mais aussi le voisinage bénéficient de la générosité de ce couple de Jazeneuil. Tomates, betteraves, haricots verts, pommes de terre, aubergines… La liste est longue ! Et lorsqu’un légume manque à l’appel, ils peuvent compter sur d’autres âmes généreuses. « Il arrive que les voisins nous donnent des butternuts. Il y a un vrai échange. A Jazeneuil, nous sommes très nombreux à posséder un jardin. D’ailleurs, une fois par an, nous faisons les plantations de choux ensemble pour faire le farci poitevin. » Mais Catherine et Gabriel n’offrent pas leur récolte sans avoir l’assurance que cette dernière ne finira pas à la poubelle. « Je ne supporte pas le gaspillage. L’idée, c’est qu’il n’y ait aucune perte, pas de donner de grosses quantités qui seront gâchées », souligne la Jazeneuillaise. 


Jardiner connecté

Si l’utilisation des plateformes d’échanges et de dons de fruits et légumes ne tentent pas le couple, « trop éloigné des villes et entouré de potagers », 
les sites comme LePotiron.fr ou lepotagerdacote.fr sont aujourd’hui très appréciés dans la Vienne. L’objectif : mettre en relation les jardiniers amateurs en filtrant par zones géographiques ou types de culture pour faciliter les dons, trocs et éviter le gaspillage. C’est notamment ce que fait Xavier. Cet habitant de Vivonne est ce que l’on appelle un poticulteur, un adhérent de la plateforme LePotiron.fr. Inscrit depuis 2019, cet adepte de la méthode 
« potager du paresseux » n’intervient que très peu sur ses terres qu’il cultive en permaculture. La technique lui permet de produire en abondance des légumes sans produit chimique. 
« Quand ma production dépasse mes besoins, je suis plutôt dans le don que dans le troc. Cela me rapporte parfois une petite bouteille ! », s’amuse le jardinier amateur. La principale raison de son inscription sur Le Potiron.fr ? La lutte contre le gaspillage. Chaque année, 
deux millions de tonnes de surplus de jardins sont gaspillées. Un chiffre d’autant plus alarmant que la France importe trois millions de fruits et légumes. Actuellement, les potagers de la Vienne ne sont pas au mieux de leur forme. Les fortes pluies ne les ont pas épargnés et certains ont souffert des inondations. Mais les généreux jardiniers ne se laissent pas abattre et espèrent des prochains mois plus cléments pour leurs récoltes.

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