Les ordres de l’adjudant-chef Diallo tonnent comme une exhortation à se surpasser. Ce soir, comme tous les vendredis depuis la mi-février, le sous-officier de la 9e Brigade légère blindée de marine bat la cadence. Face à lui, beaucoup de novices dans l’art de « marcher au pas ».
Les militaires ont cédé la place aux sapeurs-pompiers. Ils sont une quarantaine, issus de tous les centres du département, à essayer de suivre le rythme. L’heure est grave. Car dans moins de quatre mois, « ça ne comptera plus pour du beurre ». Les soldats du feu de la Vienne ont en effet été sélectionnés pour défendre, au côté de leurs confrères de Charente-Maritime, Gironde et Lot-et-Garonne, l’honneur de leur corporation à l’occasion du défilé du 14-Juillet.
Ce sont exactement trente-cinq « SP », un remplaçant et deux chefs de section, le commandant David Maillefaud et le capitaine Agnès Hubert, qui composent le contingent « viennois » du bataillon de la zone Sud-Ouest, choisie cette année pour descendre les Champs. « La plupart d’entre nous n’a jamais défilé, nous avions réellement besoin des conseils de l’armée pour nous aider dans notre tâche », sourit le Cdt Maillefaud.
Le résultat n’est pas encore parfait, mais les sept répétitions programmées au cours des deux prochains mois, et les trois autres, pour le rassemblement de zone du mois de juin à Rochefort, viendront à coup sûr à bout des défauts jusque-là mis en exergue.
Si aucune mauvaise surprise ne vient contrarier leurs plans, nos sapeurs-pompiers (85% de volontaires, 15% de professionnels) arpenteront donc, devant la Nation et les caméras du monde entier, les 840 mètres de procession des Champs-Elysées, casque sur la tête, pantalon de cérémonie et chemisette bleue au corps. Ce jour-là, c’est sûr, « ça ne comptera plus pour du beurre ».
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