Nous les avions rencontrés quelques semaines avant leur grand départ. Léon, Suzane et Gaspar sont retournés en Ethiopie, le pays qui les a vus naître. La fratrie, revenue le 28 juillet, a encore des étoiles dans les yeux. Cette expédition à la recherche de leurs racines a été une « incroyable aventure humaine du début à la fin ». Un voyage initiatique dont tous les trois ressortent « grandis ».
Dès leur arrivée à Addis-Abeba, ils se sont mis en quête de leurs origines. Et leurs espoirs n’ont pas été déçus. « Nous avons retrouvé plusieurs membres de notre famille. Des oncles, des tantes, des cousins, mais aussi des copains d’enfance, raconte Léon. Certaines pièces manquaient à notre puzzle... Désormais, nous savons d’où nous venons. C’est important lorsque l’on devient adulte. » Le lycéen du LP2i, à Jaunay-Clan, a découvert qu’il était un enfant « agité ». Tout petit, il s’amusait à s’accrocher à l’arrière des camions pour parcourir la ville. Et il n’hésitait pas à entraîner son petit frère dans ses bêtises ! Des anecdotes amusantes, mais qui en disent long sur leur enfance éthiopienne. « Lorsque Léon est arrivé chez nous, c’était difficile pour lui de respecter des règles, comme ne pas sortir seul dans la rue. Aujourd’hui, nous comprenons mieux pourquoi », expliquent Christian et Ghyslaine Nicole, les parents adoptifs des trois adolescents.
La peur de l'abandon
Le séjour a également été très riche en émotions. Ghyslaine confie avoir sorti les mouchoirs à maintes reprises... Un moment intense a particulièrement frappé la famille : les retrouvailles de Gaspar et de son grand ami, Barakat. Tous deux vivaient dans le même orphelinat et s’étaient promis de ne jamais se séparer... Gaspar s’en était longtemps voulu de l’avoir « abandonné ». « Et puis, nous sommes retournés dans cet orphelinat. Barakat était là. Ils se sont immédiatement reconnus. Je ne saurais pas vous décrire cet instant, tellement c’était fort, souffle la maman. Le plus incroyable, c’est que ce coquin de Barakat avait précieusement conservé dans son casier une photo de notre fils... »
Léon, Gaspar et Suzane sont revenus à Chasseneuil le cœur moins lourd. Ils se sentent tous « débarrassés d’un poids ». « Nous pensions que nous avions été abandonnés par notre famille, lâche Suzanne. Finalement, nous nous sommes rendu compte qu’ils voulaient nous offrir toutes les chances d’être heureux. » L’Ethiopie, à jamais leur terre promise.
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