Memento mori

Le Regard de la semaine est signé Maximilien Petitgenet.

Le7.info

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Dans la Rome antique, lorsqu’un centurion célébrait une victoire en défilant dans les rues, il était suivi de près par un esclave qui lui soufflait à l’oreille « Memento Mori ». Littéralement, « souviens-toi que tu vas mourir ». Souviens-toi et ne fanfaronne pas. Souviens-toi, et de ce temps de vie qu’il te reste, sers-t-en à bon escient.

Nous passons nos vies à vivre comme si nous n’allions pas mourir, ou du moins pas avant longtemps. Nous planifions nos vacances plusieurs mois à l’avance. Nous plaçons de l’argent pour les années futures. Nous préparons notre retraite dans quelques décennies. Tout, en nous, est tourné vers le futur, vers un futur assuré d’exister. Dans le même temps, nous nous plaignons lors des repas de famille que le temps file si vite et que nous ne voyons pas nos enfants grandir. Comme le disait le dalaï-lama, « les hommes vivent comme s’ils n’allaient jamais mourir et meurent sans avoir vécu ».

Or, la vie nous le rappelle en permanence : nous avons tous eu la peine de faire le deuil d’un proche parti bien trop tôt, sans coup férir. Un accident de voiture, une maladie foudroyante, un arrêt cardiaque, un suicide… La vie peut nous quitter, chacun d’entre nous, dès demain. Une année, un mois, une heure même : rien ne nous est promis.

Dès lors, adoptons ce rituel stoïcien. Le matin, au réveil, soyons reconnaissant de cette nouvelle journée qui nous est donnée. Prenons une minute de notre précieux temps pour apprécier nos sens. Pouvoir regarder la lumière à l’extérieur, sentir l’odeur du thé, sa chaleur à travers la tasse, écouter les oiseaux… Observer nos enfants et tout l’amour que nous avons pour eux. Si l’on nous apprenait que nous allions mourir demain, nous ferions tout cela probablement plus intensément, sans en perdre une miette, une dernière fois. Dès lors, que cela nous coûte-t-il de le faire régulièrement, chaque jour, voire plusieurs fois par jour ? De partager ce repas en famille ou entre amis avec la même intensité que si c’était le dernier ? De savourer la vie, chaque jour, et la rendre plus intense. Et le soir, faisons notre examen de conscience. Avons-nous bien utilisé le temps qui nous a été offert cette journée supplémentaire ? 
Que nous faut-il corriger demain ? La lecture de Marc Aurèle, l’empereur romain également philosophe stoïcien, nous est d’une grande aide. « Vis comme si tu allais mourir demain, et apprends comme si tu devais vivre pour toujours », disait Gandhi. Et cela passe par une maxime à se rappeler : memento mori.

CV express
De double formation (ingénieur Ensma + IAE Poitiers en management), passionné d’environnement, entrepreneur... Je suis surtout papa de trois petites filles. Pour répondre à la question qu’elles me poseront un jour -« Et toi papa, qu’est-ce que tu as fait pour préserver la planète ? »-, j’ai fondé Purple Pepper et je veux ainsi passer le reste de ma vie à lutter contre le changement climatique. 

J’aime : transmettre, la philosophie (notamment le stoïcisme), la science, l’entrepreneuriat et le management, les optimistes, ceux qui passent à l’action et Chopin.

J’aime pas : ceux qui râlent et se plaignent, l’inaction climatique, les embouteillages, les consensus qui ne font rien avancer et les choux de Bruxelles.

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