Les accords de Claire Lavernhe

Le festival de danse A Corps démarre ce vendredi à Poitiers. Parmi les spectacles 
au programme, 
440 Hz - Part 1 est la toute première création de la Poitevine Claire Lavernhe, conçue comme un dialogue avec le chef d’orchestre Jean-Louis Tingaud.

Steve Henot

Le7.info

Beaulieu est devenu son « jardin ». Voilà plusieurs années que Claire Lavernhe fréquente le centre d’animation poitevin. Mais le mardi 4 avril sera une date à part pour la danseuse : elle y présentera sa première création, baptisée 
440 Hz(*) – Part 1. Un projet initié en 2020, en pleine pandémie, avec le chef d’orchestre Jean-Luc Tingaud.


Face au public installé à la place des musiciens, les deux artistes jouent leur partition -en gestes- et se découvrent peu à peu un tempo commun. Sur des musiques du répertoire, de Mahler à Ravel, triturées par le frère complice Thomas Lavernhe. « J’étais très intéressée par la direction d’orchestre et je trouvais qu’il y avait quelque chose de chorégraphique, de très beau dans le geste du chef, présente Claire, qui a débuté la danse avec la Cie Pois chiche, à Saint-Benoît. Une amie nous a présentés, Jean-Louis et moi avions la curiosité d’apprendre l’univers de l’autre. On a pensé cette pièce comme un dialogue autour de nos pratiques, pour voir comment la musique émergeait de nos mouvements. » 


D’autres cordes à son arc

Ce langage abstrait, des corps avec la musique, vaut au spectacle de se retrouver dans la programmation du festival de danse A Corps, qui s’ouvre vendredi. Sa seule et unique date à ce jour. 
« Nous avons mis du temps à le construire, avec peu de moyens, et il est difficile de concilier nos agendas, convient Claire Lavernhe, qui a créé sa propre compagnie de danse, Amphibie, à Poitiers. A Corps nous permet de le présenter notamment à des professionnels et, peut-être, de continuer à le faire vivre. Moi qui connais le festival depuis longtemps, je suis impressionnée de voir comment il a grandi ! » 


La chorégraphe a déjà « plusieurs idées » pour la seconde partie de son diptyque, et se dit ravie de sa collaboration avec Jean-Louis Tingaud.
 « Ce projet a été un défi autant pour lui que pour moi. Sortir de sa zone de confort est forcément enrichissant, j’ai appris. C’est aussi un prétexte pour être en relation avec d’autres artistes. » Titulaire d’une licence de danse obtenue à la London Contemporary Dance School, également professeure de yoga, Claire Lavernhe n’a cessé d’ouvrir ses horizons artistiques ces dernières années. En 2019, elle s’est formée au doublage pour la radio et au jeu face caméra avec les réalisateurs Mikhael Hers et Marie Monge. « En ce moment, je suis plus tournée sur le jeu, au théâtre ou pour le cinéma, confie la Poitevine, qui a décroché un petit rôle dans le film Amants. J’ai des projets de tournage, mais je ne peux en parler. Je me considère avant tout danseuse, mais je suis très curieuse de nature. » De là à l’imaginer jouer un jour au côté de son comédien de frère Benjamin…


(*)L’exacte fréquence du « la » sur lequel s’accordent tous les musiciens.


440 Hz – Part 1 le 4 avril à 19h45, au centre d’animation de Beaulieu, dans le cadre du festival A Corps. Information et programme complet sur festivalacorps.com.

DR - Jean Gros Abadie

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