Le temps d’un trajet

Le Regard de la semaine est signé Axel Brevière.

Le7.info

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Ça y est, c’est bientôt la fin de l’été. Les journées raccourcissent et les nuits s’allongent. Les vacanciers retournent travailler. Le 7 aussi 
est en pleine effervescence. La station balnéaire des Sables-d’Olonne, où je travaillais pour la saison, commence à se vider. L’été 2023 a eu un goût particulier, tous les saisonniers le disent. Les touristes sont venus nombreux mais ont peu consommé. La baisse du pouvoir d’achat des Français se fait sentir. Le climat était capricieux, alternant vent, nuages et soleil. Dans le monde, juillet 2023 fut pourtant le mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre. Le changement climatique n’a pas pris de vacances.

Alors, est-il encore vraiment raisonnable de « partir en voyage » ? Ce mot implique de se rendre dans un endroit qui diffère de notre lieu de vie, même s’il n’appelle pas forcément à partir à l’autre bout du monde. Ce que j’aime dans le voyage, c’est la découverte, ce sentiment d’émerveillement devant une spécialité culinaire inconnue ou devant une architecture originale. Je pensais encore il y a peu que la solution pour satisfaire mes envies était de partir le plus loin possible de chez moi -grâce à l’avion-, puis d’en profiter pleinement une fois sur place. Or, il y a d’autres manières de voyager, d’autres manières de découvrir et de profiter de la nouveauté. Le périple familial auquel j’ai participé il y a trois ans m’a permis de redéfinir le sens du trajet, cet intervalle de temps entre son lieu de vie et sa destination finale. Le trajet n’est pas un moment barbant, vide de sens. Il peut même devenir l’essence-même du voyage. Le chemin parcouru au cours d’un voyage itinérant peut être bien plus riche qu’un séjour classique à l’étranger. Nous étions partis en famille à vélo. Durant trois semaines, nous avons roulé sur la côte atlantique française avec sacoches, tentes et duvets. Cette expérience fut magique. Chaque jour, nous nous arrêtions dans un village différent. Sur les chemins, nous avions le temps d’apprécier les paysages, d’avoir de longues discussions et de respirer à pleins poumons, loin du tumulte des villes et des plages. Faire un peu de sport quotidiennement sur une longue période redonne une énergie folle. Les rencontres sont riches et les découvertes impromptues nombreuses. Je ne condamne pas ceux qui utilisent l’avion, je souhaite seulement partager mon expérience en espérant donner envie à d’autres de découvrir les plaisirs du voyage itinérant à vélo. La France est un pays qui regorge de paysages magnifiques et elle propose de nombreux itinéraires cyclables. Dans un monde où tout tend à aller toujours plus vite, rouler à 20km/h est un bon moyen de ralentir et d’en profiter pleinement. Comme un air de vacances sans fin. 

CV express
Né à Nantes mais ayant la Vendée dans mon cœur, je suis en licence lettres-sciences politiques à Poitiers. J'adore bouger et faire du sport. Pour moi, profiter de la vie consiste à multiplier les moments de bonheur. Je souhaite plus tard travailler à l'étranger et m'impliquer de toutes mes forces pour rendre la planète meilleure.

J'aime : l'humain, le surf, les débats, écouter les autres, les pâtes, m'instruire, le voyage, les rires, les expériences inoubliables, apprendre l'anglais. 

Je n'aime pas : les fatalistes, le climatoscepticisme, ne rien faire, le café, les préjugés. 

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