C’est au détour de balades en forêt, dans sa Creuse natale, que la passion a germé. « Je revenais toujours avec des fleurs. Créer des formes, associer des couleurs, c’est devenu une vocation », confie Mayane. Depuis ses premiers bouquets d’enfant, la jeune fleuriste en herbe a fait du chemin. Aujourd’hui en deuxième année de CAP fleuriste au Campus des métiers de Saint-Benoît, elle s’est lancée dans l’aventure du concours des Meilleurs Apprentis de France presque par hasard. « C’est très exigeant. Beaucoup abandonnent en cours de route, découragés par la charge de travail, qui peut faire passer au second plan l’objectif principal : obtenir le CAP. » Mais le goût du défi l’emporte. Dès sa première participation, en 2024, elle décroche la médaille d’argent. Cette année, elle remet ça avec plus d’ambition, malgré quelques réticences de son employeur -un fleuriste installé près de La Souterraine- en raison de l’investissement nécessaire. Il faut dire que l’épreuve fatidique met les nerfs et la minutie des prétendants à rude épreuve. Huit heures de concentration, de gestes millimétrés... « J’étais seule dans un bâtiment, entourée par les autres candidats. » Les thèmes ? L’univers de Salvador Dalí pour l’épreuve départementale, et « Soyez l’IA florale » pour la régionale. Réalisation de bouquets de mariée, création de panneaux floraux et autres créations de sculptures symbolisant « les montres molles » sont autant de sujets qui ont fleuri dans son imaginaire. Pour illustrer l’œuvre emblématique, elle a élaboré une création faite de plusieurs milliers d’écailles de pommes de pin, recréant la fameuse montre dégoulinante. Le jury a été conquis. Les 16 et 19 mai derniers, Mayane a remporté coup sur coup les médailles d’or départementale et régionale.
Et pourtant, il s’en est fallu de peu qu'elle abandonne. La médaille d’argent de l’année précédente et le départ d'Emie Galletaux, sa professeure à Saint-Benoît -« un soutien précieux, c’est elle qui m’avait convaincue de participer »- ont entamé sa motivation. « J’étais à deux doigts d’abandonner », confie-t-elle, à quelques mois du CAP. C’est un appel téléphonique qui a tout changé. À l’autre bout du fil, Didier Sivadier, président du jury départemental et du groupement des Meilleurs Ouvriers de France dans la Vienne. Il est parvenu à raviver la flamme. A force d’abnégation et de longues journées de préparation, Mayane s’est offert une place au parc des expositions de Strasbourg, elle représentera sa région face aux meilleurs apprentis fleuristes de France. Au total, 900 jeunes talents, 80 métiers de l’artisanat et 300 jurés bénévoles sont attendus en Alsace. La scène est nationale. Le défi est immense. Le bouquet final pour Mayane ?
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Lola Martin. 31 ans. Urgentiste au CHU de Poitiers, médecin réserviste des armées et jeune maman. Déterminée et engagée. Convaincue qu’on est plus fort à plusieurs. S’applique à conjuguer sens, action et équilibre.
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