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Elle s’est sentie « privilégiée ». Typhaine a changé ses habitudes en allant prendre sa pause déjeuner dans la salle des Pas perdus de l’ancien palais de justice de Poitiers. Un si vaste espace pour elle toute seule. « Cette pièce est extraordinaire, assez atypique, confie la jeune assistante sociale. Elle m’avait déjà marquée lors de l’exposition Les belles heures du palais. »
Comme elle, quelques Poitevins réinvestissent timidement cette grande salle que la nouvelle municipalité a décidé d’ouvrir au public, tous les jours, de 8h à 22h. « Nous voulons en faire un vrai lieu de vie, une sorte de place couverte où l’on peut étudier, manger un petit truc, contempler... », énumère Clémence Pourroy, conseillère municipale déléguée au Patrimoine historique, au Tourisme et à l’Archéologie. « Une super idée », soutient Typhaine, qui entend y revenir régulièrement.
En ces jours pluvieux, le lieu a jusqu’ici surtout servi d’abri. L’occasion de s’arrêter aussi sur une partie du patrimoine de la ville. « C’est magnifique », s’exclame Brigitte qui la découvre. La collègue parisienne de Typhaine imagine la salle devenir un lieu d’exposition récurrent, d’art contemporain et, pourquoi pas, une place de choix pour la jeunesse. D’autres se verraient bien exporter quelques réunions de travail. Des tables et chaises fabriquées par Les Usines, à Ligugé, ont d’ailleurs été installées à cet effet, ainsi qu’une connexion Wifi. Pratique.
En plein débriefing, trois militants écologistes goûtent la quiétude du lieu. « Ça résonne un peu, mais on s’entend bien mieux que dans un café, estime Alban, enthousiaste. Je trouve chouette que ce lieu serve à des activités quotidiennes. » Son camarade Antoine pense, lui, que les salles inoccupées du palais pourraient même accueillir des associations. La configuration actuelle des lieux leur plaît, quand d’autres visiteurs trouvent la salle « un peu vide ». « Il manque peut-être quelques plantes », estime Alban.
« Les gens sont déjà très enthousiastes », observe pour l’instant l’un des médiateurs sur place. Pour une durée indéterminée, la Ville souhaite « tester les usages, voir comment les gens s’approprient les lieux », souligne Clémence Pourroy. Une consultation en ligne devrait aussi être lancée sur la plateforme « Je participe ! » de Grand Poitiers, pour recueillir un maximum de suggestions et d’idées. « Ce serait bien de maintenir ce lieu vivant », estime Typhaine. Qu’elle se rassure, le Palais des ducs d’Aquitaine ne devrait pas replonger de sitôt dans sa torpeur.
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