5e vague : les traiteurs de la Vienne en première ligne

Les incertitudes liées à la dégradation de la situation sanitaire n’ont pas tardé à se faire sentir sur l’événementiel, tout particulièrement sur l’activité des traiteurs.

Le7.info

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Les cocktails, réveillons du Nouvel An et autres prestations auprès des collectivités… En l’espace d’une semaine, tout est passé à la trappe. Et les annulations continuent de pleuvoir sur le secteur de l’événementiel, parmi les premiers touchés par la 5e vague. Le préjudice est déjà énorme pour le traiteur Nicolas Chédozeau, dirigeant du Panier poitevin : un peu plus de 
100 000€ sur le mois de décembre. Ses collègues affichent des pertes équivalentes. « Pourtant, on y croyait dur comme 
fer !, lance Marie-Pierre Cousin 
de Cousin Traiteur. Or, on a comme une sensation de déjà-vu par rapport à mars 2020 ». « En pire », complète Cécile Tardivon, directrice générale de Tardivon 
Traiteur. De fait, l’absence d’interdiction officielle des rassemblements conviviaux place ces professionnels à la merci du principe de précaution, sans aucune règle, jauge ou autre critère auxquels se raccrocher pour anticiper les annulations. « Par exemple, les mariages que nous avons sur chaque week-end de décembre sont maintenus », souligne Marie-Pierre Cousin. A contrario, la Ville comme l’université de Poitiers ont annulé leurs moments conviviaux.

Un cocktail devait suivre l’assemblée générale de Centre Ouest Céréales organisée vendredi dernier au Palais des congrès du Futuroscope… Annulé en dernière minute, lui aussi. « Les gens commencent à avoir la trouille », observe la directrice du lieu Danielle Castan. La Macif et les banques ont pris les mêmes précautions. D’autres s’appuient sur l’expérience récente du « à-emporter » 
généralisé. « C’est nouveau, nous avons aussi des clients qui, pour leurs congrès ou réunions, demandent à transformer la prestation en box », 
observe Cécile Tardivon.

Aucune visibilité

Le moral de la profession est au plus bas, la solidarité entre les traiteurs de la place au plus haut. Ils accusent d’autant plus le coup que « d’août à octobre, on a bien fonctionné, les gens avaient besoin de se retrouver, constate Nicolas Chédozeau. C’est ce qui nous a permis de nous refaire une trésorerie. » Une trésorerie qui pourrait fondre si aucune aide ne vient. « On rembourse le PGE depuis septembre, j’en ai pour 
7 000€ par mois. Sans trésorerie, ça va être chaud ! »

Les annulations en chaîne transforment les plannings du personnel en un casse-tête mouvant et pose, en creux, la question de l’emploi dans un métier toujours en tension. « Au sein de l’association Traiteurs de France, on envisage de remettre en place du chômage partiel car c’est cuit pour décembre et le début de l’année prochaine », 
note François Lafond, de 
Lafond Traiteur. « Cela fait deux ans qu’on fait le yoyo, poursuit Nicolas Chédozeau. On a perdu des salariés, on en perd encore et il va falloir se battre pour en retrouver. La saison 2022 est blindée, je devrais être heureux mais je ne sais pas si j’aurai le personnel pour l’assurer. »

L'Umih et la CCI de la Vienne demandent le retour des dispositifs de soutien
Dans un communiqué diffusé ce mardi, à la suite des nouvelles annonces du gouvernement, la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) et l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih) de la Vienne alertent sur le repli que rencontrent les professionnels de la restauration depuis le mois de novembre et le nouveau rebond épidémique. « Cette situation va peser sur les équilibres économiques des établissements ; bon nombre sont en train de rembourser leurs PGE (Prêts Garantis par l’Etat), sans compter les surcoûts que pourraient générer de nouvelles mesures sanitaires », écrivent-elles. C'est pourquoi, pour faire face, elles demandent la retour des dispositifs de soutien, rappelant que l'activité partielle peut être demandée auprès de la Dirrecte (05 49 56 10 20). Pour les patrons de discothèques, contraints de fermer leurs portes pour les quatre prochaines semaines, c'est un nouveau coup de massue que la garantie d'aides ne saurait atténuer.

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