Séisme au Japon : <br> Yuko et Ikumi rassurées

Poitevines, l’une et l’autre, depuis une dizaine d’années, Yuko et Ikumi ont leur famille au Japon. Le séisme du Nord-Est les a touchées en plein cœur.

Nicolas Boursier

Le7.info

 « J’ai réussi à joindre mes parents. Ils ont eu très peur, mais ils sont sains et saufs. » Ikumi est rassurée. En apprenant, tôt ce matin, qu’un séisme d’amplitude 8,9 avait touché le nord-est de son pays de naissance, le Japon, la jeune femme a vu son sang ne faire qu’un tour.

De Poitiers, où elle vit et travaille depuis onze ans, elle a remué ciel et terre pour obtenir des nouvelles de sa famille. « Mon père et ma mère vivent dans la capitale, Tokyo, ma sœur à Yokohama. J’ai fini par les joindre par sms. Mais j’ai longtemps été inquiète. Car ils n’ont reçu mon premier message que plus d’une heure après son envoi. Leur silence m’a fait redouter le pire. »

Yuko Kuramatsu, elle aussi, a pu joindre sa maman, à Tokyo. A la différence de sa compatriote, l’artiste poitevine (elle est une spécialiste reconnue de l’origami) n’a jamais vraiment cédé à la panique. « Je suis entreé en contact assez rapidement avec ma mère. Au Japon, on est habitués aux séismes. Même les objets de la maison disposent de fixations renforcées. Passé le premier émoi, ma mère, qui était avec des amis au moment du tremblement de terre, a pu rentrer chez elle. Et elle n’a déploré aucun dégât. »

Bus et métro à l’arrêt, magasins fermés

Alors même que les autorités évoquent la possibilité d’une avancée de l’océan dans la capitale, Yuko et Okumi évitent de voir l’avenir en noir. « Pour l’heure, renchérit Yuko, c’est aux populations du Nord qu’il faut penser et venir en aide. Il y a quinze ans, le séisme de Kobé avait fait 6000 morts. Il faut hélas s’attendre à un bilan plus lourd et à beaucoup de temps pour l’officialiser » 

Ce pire-là, une copine niortaise d’Ikumi est en train de le vivre. « Elle a toute sa famille à Sendai, à côté de l’épicentre. Rien, pas une nouvelle. Elle vit dans une crainte permanente. »

Sur place, Yuko et Ikumi le confirment, la population fait preuve d’un énorme sang-froid. Et d’une solidarité exemplaire. « Elle est indispensable, conclut Yuko. Car dans de nombreuses villes, dont Tokyo, le métro et les bus sont arrêtés, les employés sont contraints de dormir sur leur lieu de travail, les supermarchés sont fermés, les approvisionnements interrompus. Si cette situation persiste, seule l’entraide permettra aux habitants de tenir le  coup. » 

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