Un logement pour <br> une nouvelle vie

Depuis le 25 octobre, l’Entraide sociale poitevine met à la disposition de femmes violentées et en grande difficulté, une douzaine de logements d’urgence situés à la Cueille Mirebalaise.

Florie Doublet

Le7.info

Elles n’étaient plus en sécurité dans leur propre foyer. Grâce à l’Entraide Sociale Poitevine (ESP), elles ont pu échapper aux coups, insultes et menaces de leurs conjoints. Depuis le 25 octobre, douze femmes violentées ou en difficulté ont élu domicile dans un bâtiment flambant neuf du faubourg de la Cueille Mirebalaise, à Poitiers, propriété de Logiparc.
Jusqu’alors, ces femmes, seules ou avec enfants, étaient logées dans des locaux loués par la ville à l’« Étape », Centre d’hébergement et de réinsertion sociale. « La structure ne correspondait absolument plus aux normes d’accueil du public, se remémore Rodolphe Joubert, responsable du pôle couple, enfance et famille à l’ESP. Elles vivaient dans de toutes petites chambres avec toilettes et cuisines collectives. »
Les résidantes ont accueilli la nouvelle du déménagement avec beaucoup d’enthousiasme. « Certaines ne voulaient même pas attendre que les meubles soient installés, raconte Rodolphe Joubert. Elles me disaient que dormir par terre ne les dérangerait pas ! »

« Je n’ai plus peur »
Seules les plus fragiles et les moins autonomes vivent aujourd’hui à la Cueille, où elles peuvent faire appel aux éducateurs présents 20h/24. Depuis l’ouverture, Catherine(*), 35 ans, y occupe un T2, avec sa fille de 7 ans. Si, aujourd’hui, elle se sent «bien dans sa peau», la jeune femme revient de loin. Battue par son mari, elle a quitté le domicile conjugal et s’est retrouvée le 13 janvier 2010 au foyer «Étape», avec son enfant sous le bras. « On se croyait perdues, déclare-t-elle. Maintenant, je suis divorcée, je n’ai plus le nom de ce monsieur dans le dos et je n’ai plus peur. ».
L’Entraide sociale lui a offert une nouvelle vie. « J’ai enfin l’impression d’être une femme comme les autres. Je me sens prête pour vivre dans mon propre appartement et trouver un travail. Mais je garderai toujours contact avec les éducateurs. Ils sont comme des parents pour moi. »
Preuve de son nouveau départ, Catherine a rencontré un homme qui prend soin d’elle. Mieux encore, elle est dans l’attente d’un heureux événement.

(*) Le prénom a été modifié.

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