Toujours en vie

Le PB86 a remporté le match qu’il ne fallait pas perdre face à la JDA Dijon (69-62). Dans une enceinte de Saint-Eloi incandescente, Dominic James et les siens ont enfin réussi à maîtriser le money-time…

Arnault Varanne

Le7.info

Le film du match

C’était ce soir… ou jamais. Après la double offrande offerte par Boulazac et, surtout, le Sluc Nancy la semaine dernière (Cholet, Dijon), le PB86 avait l’impérieuse nécessité de faire fructifier les coquilles de ses adversaires directs sur la route du maintien. Pour faire court, Poitiers devait « taper » Dijon, quelle que soit la manière. A priori, rien d’effrayant sur le papier. A priori seulement. Car la plus petite masse salariale de Pro A (0,925M€) ne flirte pas avec la zone de play-offs sans raison. Nantie de douze victoires, la JDA représente sans doute le meilleur rapport qualité-prix de l’Hexagone. 

 

Dans ce match de la peur, Dobbins et les siens ne tardent pas à s’en apercevoir. Harris en périphérie et Campbell au-delà de la ligne des 6,75m allument les premières banderilles. Si bien qu’ils creusent un premier écart d’entrée (2-7, 2e). Heureusement, James veille au grain et remet le PB dans le sens de la marche. Mais les duettistes dijonnais de la première heure en remettent une couche illico, secondées par Leloup et Moss à l’intérieur. Du coup, Dijon inflige un 10-0 à son hôte. Après un temps-mort salvateur de Ruddy Nelhomme, les Poitevins reviennent avec de meilleures intentions. Résultat : une défense plus agressive et des paniers faciles à l’autre bout du parquet (18-19, 10e). La bataille de tranchée reprend de plus belle après la mini-pause. Fall et Dallo lancés dans le grand bain s’en donnent à cœur joie, même si Prénom impose son physique à l’intérieur. Après un triplé de James, le PB prend ses distances une première fois (33-26), mais ce diable d’Harris réduit l’écart à la mi-temps (33-30, 20e). 

 

Généreux en défense, à l’image de l’omniprésent Tony Dobbins, Poitiers éprouve plus de difficultés à attaquer sur demi-terrain. Surtout, la lanterne rouge ne transforme pas ses lancers (14/26 au total). De quoi laisser Leloup et la colonie bourguignonne à portée de fusil, à l’approche du money-time (48-44, 30e). Bingo ! Moss et Campbell permettent à la JDA de reprendre le contrôle (48-49, 32e). Saint-Eloi baisse d’un ton, d’autant que Lelong puis Owens rentrent de gros tirs derrière l’arc (53-57, 35e). Le coup de la panne ? Que nenni ! Kanté assure en pénétration, tandis que Dominic James (19pts) prend feu en moins de deux minutes. Il transforme un premier triplé avant de mettre dedans en pénétration (de 57-59 à 62-59, 38e), puis d’assurer ses lancers. Dijon est sonné, mais pas encore KO, à l’image d’Harris plein de sang froid (64-62, 38e). Las… La JDA a mangé son pain blanc et encaisse, au final, un terrible 14-3 à l’emballage, pour finalement échouer à sept longueurs du PB86. Au classement, Poitiers double Boulazac et recolle à la hauteur de Nancy, qui se déplacera aux Arènes le 20 avril. 

 

L’homme du match

Sans conteste, Tony Dobbins fut le grand bonhomme de la soirée. Le couteau suisse du PB86 termine avec une feuille de stats gribouillée dans toutes les cases : 16pts, 7fpr, 8rbds, 6pds, 28 d’évaluation. L’arrière US s’est même permis de réaliser un contre sur Leloup en première mi-temps. Véritable maître à jouer de cette équipe, Dobbins est d’autant plus à féliciter qu’il n’était pas totalement irréprochable contre Paris et Limoges. 

 

La stat

62. C’est bien connu, le PB gagne 90% de ses matchs en encaissant moins de soixante-dix points. Ce fut encore le cas face à Dijon. A défaut de briller en attaque (8 passes décisives seulement, 15 balles perdues, 14/26 aux lancers), les troupes de Nelhomme ont largement compensé en défense. La preuve avec ces 36 rebonds gobés ou encore ces… quatre points seulement concédés sur contre-attaque. Dijon n’a également inscrit que trois unités dans les deux dernières minutes. De bon augure avant de se rendre à Orléans. 

Photo Seb Jawo

 

 

La fiche

A Poitiers, salle de Saint-Eloi, PB86-JDA Dijon (69-62). Mi-temps : 33-30. Score par quart-temps : 15-19, 18-11, 15-14, 21-18. Arbitrage de MM. Difallah, Guedin et Rosso. 

 

POITIERS

Badiane (3), Smith (11), James (19), Nivins (7), Dobbins (16), Grant (4), Kanté (9), puis Fall, Dallo, Guillard. Entraîneur : Ruddy Nelhomme. 

 

DIJON

Owens (5), Moss (8), Harris (17), Leloup (13), Mutuale (2), Prenom (3), Campbell (14), puis Melody, Miller. Entraîneur : Jean-Louis Borg. 

 

Ils ont dit…

Ruddy Nelhomme (entraîneur du PB86) : « Il fallait qu’on soit présents. On a fait un bon match défensif contre une équipe de Dijon en place, qui joue avec des arguments à l’intérieur et à l’extérieur. On a réussi à garder la tête froide, à faire des stops défensifs quand il fallait et trouver des solutions en attaque. Mais ce n’est qu’un match. On est déjà projetés sur Orléans. Il reste cinq matchs et ce sera une course-poursuite jusqu’à la fin du mois d’avril. »

 

Jean-Louis Borg (entraîneur de Dijon) : « Il nous a manqué de l’adresse et de la présence sur la ligne des lancers-francs. Il y a une stat qui est quand même édifiante ce soir, c’est 26 lancers à huit. Qu’est-ce qu’on doit en conclure ? C’est que Poitiers a été bien agressif, ce qui est normal dans sa position. Je ne m’attendais pas à autre chose dans l’engagement. Maintenant, on a quand même eu une agressivité qui méritait un peu plus de fautes de Poitiers. A dix secondes de la fin du match, Poitiers a une faute d’équipe… Notre souci aujourd’hui, c’est quand on a des joueurs majeurs qui, dans un domaine ou un autre, sont un peu en dedans. »

 

Dominic James (meneur du PB86) : « On a beaucoup travaillé cette semaine à l’entraînement et nous avons aussi beaucoup appris des dernières défaites avec des fins serrées. Là, nous sommes restés unis et c’est ce qui a fait la différence. Honnêtement, je n’ai même pas envie de parler de mes tirs. Tony Dobbins a été le meilleur joueur du match, il a porté l’équipe. C’est sa prestation qu’il faut retenir. »

 

Tony Dobbins (arrière du PB86) : « Nous avons un peu progressé sur ces fins de match. Ce soir, nous avons gagné le même match que nous avions perdu contre Limoges deux fois, Boulazac, Paris… L’équipe est restée ensemble, a beaucoup communiqué et défendu. Nous devons maintenant bien défendre sur les cinq matchs à venir. En attaque, la clé c’est de bien faire bouger le ballon. »

 

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