A Grand Poitiers, il va y avoir du sport

Les élus de la communauté d’agglomération ne sont pas sur la même longueur d’ondes au sujet de l’achat du complexe sportif de Fontaine le Comte. La Banque de France réclame 900 000€, auxquels il faudrait très vite ajouter 500 000€ de travaux. Les débats devraient être musclés, vendredi, en conseil communautaire.

Arnault Varanne

Le7.info

Il ne fait jamais bon être treize à table, a fortiori lorsque le menu du jour divise les convives. En fin de semaine, les élus des… treize communes de Grand Poitiers examineront une délibération dont on sait par avance qu’elle ne fait pas consensus.

La question consiste à savoir si la collectivité doit acquérir le complexe sportif de la Banque de France, à Fontaine le Comte (voir « 7 » n°193). Le domaine de 4,5ha abrite un gymnase, un terrain de foot, trois courts de tennis, un club-house et un parcours de mini-golf. Séduisant sur le papier. Le hic, c’est que son actuel propriétaire, La Banque de France, a déserté les lieux à la rentrée 2009. De fait, à l’investissement initial de 900 000€, il faudra adjoindre « au moins 3M€ pour sa rénovation » selon Claude Eidelstein. « Moins de 500 000€ dans un premier temps, de manière à permettre aux clubs de tennis et badminton de s’y entraîner », corrige Aurélien Tricot, vice-président aux Sports de l’agglo. Les deux élus divergent et le maire de Chasseneuil est à la pointe de l’opposition sur ce dossier.

« Beaucoup d’autres équipements sportifs ont besoin de travaux, notamment en termes de mise aux normes. Nous avons chiffré ces besoins à 8M€, argue l’élu. Et puis, compte tenu des péripéties financières actuelles et de la baisse des dotations de l’Etat (-1,3M€ sur la DGF cette année), ce n’est pas raisonnable. »

« Gérer le quotidien et préparer l’avenir »

A titre personnel, Florence Jardin exprime aussi « quelques réticences » sur la nécessité de l’opération immobilière. Mais le maire de Migné ne prendra pas de décision officielle avant de s’être concertée avec sa majorité. « Au départ, j’étais plutôt contre, reconnaît pour sa part Dominique Clément, son collègue de Saint-Benoît. Maintenant, je pense qu’il faut le faire, car une opportunité pareille ne se représentera pas forcément. Avec une population en hausse, le besoin en créneaux horaires dans les gymnases va croître dans les années à venir… »

En 2009, France Domaine avait estimé le complexe à 2,5M€. Six ans plus tard, le montant de la transaction a diminué de plus d’un million et demi d’euros. Mais la vétusté des lieux -la toiture du gymnase fuit, le système de chauffage est à changer…- et les capacités financières de Grand Poitiers incitent à la prudence. En 2015, la collectivité ne disposera que d’une enveloppe de 3,8M€ pour rénover son parc sportif (5,1M€ en 2014). D’un côté, j’estime nécessaire de réaliser l’investissement. D’un autre, cela augmentera nos charges de fonctionnement, alors que nous avions dit qu’il ne fallait pas agrandir le parc d’équipements pendant la mandature », résume Gilles Morisseau, maire de Biard. « De bonne foi », Aurélien Tricot jure que la transaction viserait autant à « gérer le quotidien qu’à préparer l’avenir ». Aucun doute là-dessus, les débats devraient être musclés, vendredi…

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