Hier
Forte des 15,29% acquis dimanche, la liste d’union EELV-NPA-Parti de gauche-Ensemble en appelle aux abstentionnistes du premier tour pour doper son chiffre du second et renforcer sa légitimité de « troisième force politique » à Poitiers.
Elle dit être « effrayée » par la montée du Front National et « surprise » par la mésalliance des listes conduites par Jacqueline Daigre et Eric Duboc. « Mais à part cela, tout va bien », sourit Christiane Fraysse.
« Fatiguée mais déterminée », la tête de liste EELV d’« Osons Poitiers » surfe sur le succès d’un premier tour prometteur (15,29% des voix) pour réaffirmer son engagement à combattre. « Pour ce second tour, mais aussi et surtout pour l’avenir, la voie est ouverte à la construction d’une vraie force alternative. La liste que je mène peut sans doute encore paraître incohérente aux yeux de certains. L’élection de dimanche dernier a toutefois validé le choix que nous avons fait de nous rassembler. »
Dans les « certains », se cache un nom. Celui d‘Alain Claeys, dont Christiane Fraysse dit « ne pas comprendre l’aveuglement ». « Il a une lecture passéiste de la politique, qui repose sur des a-priori. Je constate juste que le PS a perdu 5500 voix par rapport aux élections de 2008. En plus d’être aveugle, il est aujourd’hui sourd au ras-le-bol de ceux qui ne le comprennent pas et qui ont adhéré à notre élan. »
Favorable à une campagne de « proximité », plutôt qu’au « tape-à l’œil stérile des grands projets pharaoniques », « Osons Poitiers » ne s’est pas fixé d’objectif chiffré pour le second tour. « 47% d’abstention à Poitiers, cela signifie 23 500 personnes qui ne se sont pas déplacées aux urnes, c’est historique et grave, poursuit Christiane Fraysse. Je pense que les jeunes, notamment, sont restés muets. C’est eux qu’il faut convaincre en priorité. »
Ce mercredi, Fraysse et les siens iront donc à la rencontre des étudiants sur le campus, avant le meeting de jeudi soir, organisé… au musée Sainte-Croix. « Là encore, je note une aberration, puisque les Salons de Blossac étaient réservés, depuis belle lurette, par l’UMP-UDI mercredi et le PS jeudi. Où est l’équité dans tout cela ? »
Au relais de Christiane Fraysse et d’« Osons Poitiers, », les têtes d’affiche d’Europe Ecologie-Les Verts, Robert Rochaud, Hélène Shemwell et Mad Joubert, ont tenu à répondre, ce soir, aux attaques proférées, ces derniers jours, par Alain Claeys à leur adresse. Et c’est en des termes peu amènes qu’ils se sont exprimés. Pour préciser, par exemple, que contrairement aux propos du député-maire, EELV n’avait jamais voté les budgets qui n’entraient pas dans le cadre des accords établis, en 2008, avec la majorité socialiste. « Ce fut notamment le cas des dossiers de la LGV Poitiers-Limoges, des subventions de Ryanair, de la réalisation de deux halls au parc des expositions. Et je ne parle même pas de la vente de l’ancien théâtre », a martelé Robert Rochaud.
Hélène Shemwell, elle, s’est dite « abasourdie » par « le manque de considération » du maire à l’égard d’Europe-Ecologie-Les Verts. « Il semble découvrir, depuis deux mois, ce qui a été conclu il y a déjà deux ans, à savoir le rapprochement de nos quatre partis pour les Municpales de 2014. L’accord entre ces formations politiques comportait des clauses de fusion possible avec la liste du maire sortant au deuxième tour. Dès janvier, il a rejeté cette éventualité. C’est son choix. Mais qu’il ne nous reproche rien. »
Et la conseillère régionale d’ajouter : « La loi prévoit, pour les Municipales, deux tours et une répartition à la proportionnelle. Cette disposition permet une meilleure prise en compte de la pluralité des opinions exprimées par les électeurs. Elle ne doit pas être au goût de cet homme qui, dans son programme, a décidé et écrit dès le départ qu’il n’y aurait pas d’alliance. Cette position est représentative d’un homme qui, en six ans de mandat, a cassé l’unité de la gauche et des écologistes, construite et maintenue par Jacques Santrot pendant trente et un ans. »
Au final, EELV regrette le « comportement autocratique » » et la « taille des œillères » du député-maire, ainsi que la « non prise en compte de l’écologie ». « L'affichage, sur son bulletin, de la mention « la gauche et les écologistes » n’est qu’un leurre destiné à tromper les électeurs. » Seuls deux écologistes indépendants figurent sur cette liste : Georges Stupar est en 27e position, Frédéric Bouchareb seulement en… 39e. Le premier peut encore intégrer le prochain conseil municipal. Pour le second, l’horizon semble bouché.
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samedi 05 octobre