Son rendez-vous au Pôle Nord

Le Poitevin Rodolphe Merceron s’apprête à partir quatorze mois pour une mission scientifique à Ny-Ålesund, dans l’Arctique. A 26 ans, l’ingénieur logisticien de l’Institut polaire de Brest mesure sa chance.

Arnault Varanne

Le7.info

Ny-Ålesund, Norvège. Ne cherchez pas de village plus septentrional que la bourgade du Spitzberg, dans l’archipel du Svalbard. C’est là que Rodolphe Merceron posera ses valises début avril, jusqu’en mai 2018. Il sera chargé du suivi et de l’entretien des matériels (bateaux, moto-neige…) et instruments utilisés par les scientifiques de la base de l’Institut polaire français Paul-Emile-Victor. « Une partie de ma mission consistera aussi à emmener les scientifiques dans les fjords pour qu’ils réalisent différentes mesures », prolonge l’ingénieur mécanicien logisticien. Le Poitevin se prépare à cette expédition à nulle autre pareille depuis Brest, son port d’attache. Mais il a déjà effectué deux séjours sur place, histoire de « prendre la température »

Attention aux ours polaires

Evidemment, on ne vit pas à Ny-Ålesund comme dans le Finistère, a fortiori parce que les températures -moins 15 à -20C° en plein hiver- et l’ensoleillement -quatre mois de noir complet, autant de jours infinis- forment un cocktail exceptionnel. Mais l’ancien lycéen de Louis-Armand, aventurier devant l’éternel, mesure sa condition de « privilégié ». « Sur la base, on n’est jamais vraiment seul. Je pars avec deux collègues de l’Institut polaire allemand. Et puis, d’autres scientifiques indiens, algériens, chinois, coréens… ont aussi leur camp de base à Ny-Ålesund. L’été, il y a une trentaine de personnes, l’hiver cent cinquante. » Parmi ceux-là, sans doute y aura-t-il des amateurs de ski de randonnée, de sports de montagne et autres amoureux de la faune... sur leurs gardes. Dans le Spitzberg, on ne s’aventure « jamais sans son arme » loin du camp de base, à cause des ours blancs. Rodolphe a reçu une formation spéciale.  

Un parcours hors norme 

Aux premières loges des « effets du réchauffement climatique », le diplômé des Arts et métiers de Bordeaux trace en tout cas son sillon avec une étonnante singularité. A sa sortie d’école, il aurait pu trouver un poste d’ingénieur dans un grand groupe. Au lieu de « suivre la voie classique », il a préféré rejoindre l’école de voile des Glénans en service civique. Avant d’embarquer avec trois copains sur un voilier de 10,50m, pour réaliser une Transatlantique. La suite ? Après quelques semaines de réflexion, Rodolphe s’est laissé embarquer dans un projet de startup de création de drones à Grenoble. « J’étais consultant et je travaillais un mois sur deux. J’ai pu profiter de la montagne, avec pas mal d’escalade. Mais mon temps libre, je le passais à naviguer. » Ah, l’appel irrépressible de la Bretagne... Avant de s’envoler vers Ny-Ålesund, Rodolphe Merceron passera quelques jours chez ses parents, la semaine prochaine. Après, vous pourrez suivre ses aventures polaires sur le site arcticdaily.com. Amateurs d’aurores boréales, à vos claviers.  

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