Avec lui, le cinéma côté coulisses

Henri Guillon se passionne depuis l'enfance pour les petits secrets de fabrication du cinéma, pour la manière dont on réalise les films. Ses riches connaissances nourriront bientôt un ciné-club, qu'il coanimera tous les mois à partir du 5 mars au CGR Castille de Poitiers.

Steve Henot

Le7.info

Le débit est soutenu, le ton enthousiaste, communicatif même. Du haut de ses 26 ans, Henri Guillon n'a pas son pareil pour raconter sa passion pour le cinéma. Mais ce qui l'intéresse lui, plus que les films, c'est leur fabrication. Au point d'avoir un regard très différent du spectateur moyen. « Quand je regarde un film, je suis plus touché par sa technique que par son histoire, sourit-il. Je suis tout le temps à chercher les astuces, les faux raccords... Cela devient même un peu chiant, ça casse la magie ! »

D'aussi loin qu'il se souvienne, le jeune Poitevin s'est toujours intéressé au 7e art. L'ère du DVD lui a ouvert les portes des making of, qui l’ont d’abord sensibilisé aux techniques de tournage. Puis il a mis un pied à l'étrier sur YouTube, où il a partagé ses premiers montages vidéo, essentiellement dédiés au « gaming ». Avant d’être amené à travailler sur des courts-métrages, durant ses années de kiné, et choper définitivement le virus de la réalisation. « Ce qui me fait vibrer, c’est tout le travail sur le script, les couleurs, les mouvements de caméra… »

« Sinon, on va sur Netflix. »

Avec son père, ancien réalisateur, Henri avait envisagé il y a quelques années de monter un ciné-club, pour faire se rencontrer des amateurs de cinéma de tout le territoire. Un projet qui n’avait pu se concrétiser… Mais qui s’apprête à voir le jour, au CGR Castille. Henri le doit à sa rencontre avec Quentin Haessig, gérant de la startup qonnect. Les deux hommes se sont retrouvés autour d’une envie commune de créer un rendez-vous mensuel, à Poitiers, autour du cinéma.

Le premier a lieu dès ce 5 mars, autour du Rocky original, sorti en 1977. A l’issue de la projection, Henri proposera une chronique d’une vingtaine de minutes, abordant la genèse de ce film culte et l’empreinte qu’il a laissée au cinéma. Démonstrations à l’appui. « C’est l’un des premiers à avoir eu recours à la steadicam, par exemple, explique Henri. Mon but est de montrer que, derrière les images, il y a plein de choses cachées, des gens qui oeuvrent dans l’ombre. » Qui contribuent à forger l’illusion, magie du 7e art.

Aussi, la scène du combat final sera commentée par Mahyar Monshipour, invité ici à livrer son regard de boxeur champion du monde. « A Poitiers, on a la chance d’avoir des gens qui ont réussi de belles choses. On veut les faire participer, apporter une interaction au public. Il s’agit d’aller plus loin, sinon on reste chez soi et on va sur Netflix. » Deux autres ciné-club sont déjà programmés en avril et mai, sur le même format, toujours en lien avec des films sur le sport (en l’occurrence le basket et la course automobile).

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