Fall : « Rentrer en France m’a traversé l’esprit »

Élément majeur du TT Ankara cette saison, l’ancien Poitevin Moustapha Fall (2,18m, 28 ans) évolue dans la seule ligue de basket encore en activité en Europe. « La Turquie est en retard, mais les choses sont a priori en train de changer », explique l’international français.

Arnault Varanne

Le7.info

Mouss, comment vivez-vous cette situation sanitaire exceptionnelle depuis la Turquie ? « Actuellement, je suis chez moi. Ici, les commerces, les bars, les restaurants et les écoles sont fermés. Mais on a encore joué dimanche (face à Efes Pilsen, ndlr) à huis clos. C’était étrange, comme un match de pré-saison ou un entraînement. Je n’étais pas sur le parquet. Mon dernier match remonte à mercredi dernier. »

La Turquie va-t-elle passer au confinement total, comme la France ?
« On est dans le flou, le pays est en retard par rapport aux autres. Je ne comprends pas le turc, donc je ne sais pas s’il y a eu beaucoup de cas confirmés de Coronavirus. Je crois que les autorités font attention à ce qu’elles disent pour ne pas créer de psychose. »

Pourquoi le championnat n’est-il pas déjà arrêté ?
« La ligue ici n’est pas très bien organisée. Chaque jour, on nous dit que le championnat va s’arrêter, mais les décisions sont tout le temps repoussées. Perso, j’évite au maximum de sortir, je fais quelques courses et je rentre. Mes coéquipiers habitent dans la même résidence, on s’occupe comme on peut. Depuis le début de la semaine, on ne s’entraîne pas. »

Shane Larkin, Sammy Mejia... Beaucoup de joueurs ont appelé à arrêter la compétition, d’autres sont partis. Et vous ?
« Rentrer en France m’a traversé l’esprit, j’avoue. Mais le fait que ma famille, ma femme et mes proches ne soient pas auprès de moi me rassure. Si c’était le cas, je serais en stress permanent. De l’appréhension ? Comme je ne peux rien contrôler, j’évite de trop réfléchir. Ce serait évidemment plus raisonnable de tout arrêter maintenant. J’échange régulièrement avec des joueurs de Pro A, de VTB, d’Espagne... La plupart sont confinés chez eux. Sammy Mejia, je le comprends, il vit avec sa femme et ses enfants. »

Quelles sont les consignes du club ?
« On n’en a aucune ! J’essaie de faire quelques pompes, des abdos. Mais on a arrêté plus tard que vous donc on est encore en forme. J’ai repris la console, Netflix et je passe du temps sur FaceTime avec la famille. »

Comment imaginez-vous une éventuelle fin de saison, avec la perspective des Jeux olympiques au bout ?
« Je ne suis pas un expert, mais j’ai du mal à visualiser une fin de saison normale. Le confinement ira certainement au-delà de deux semaines. Et même quand ça ira mieux, il faudra prendre des précautions. En plus, on est tous en décalage en Europe. Initialement, on (le TT Ankara, ndlr) devait jouer les quarts de finale de la BCL (Basketball Champions League, ndlr) contre le vainqueur de Dijon-Novgorod... Les JO ? Beaucoup d’athlètes n’auront sans doute pas envie d’aller au Japon vu la situation. Pour l’heure, ce n’est vraiment pas ma priorité, comme mes performances d’ailleurs. »

Concernant le Poitiers Basket 86, que vous inspire la situation du club ?
« S’il devait y avoir une saison blanche en Pro B, ça ne me dérangerait pas (rires). Je ne veux pas voir Poitiers en Nationale 1 ! »

 

Mise à jour 16h 
La Ligue turque a fait savoir ce jeudi après-midi qu'elle stoppait toute compétition jusqu'à nouvel ordre. Ce qui vaut pour le basket vaut aussi pour le foot et tous les autres sports. 
(c) Hervé Bellenger, Proballers

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