Allié.es dans la lutte

Le Regard de la semaine est signé Solène Valette, étudiante en sciences politiques et militante associative.

Arnault Varanne

Le7.info

Voilà donc ma dernière chronique dans Le 7, la dernière page blanche sur laquelle les mots peinent parfois à voir le jour, la dernière relecture et la dernière nuit écourtée juste avant la date limite. Avec cette opportunité d'écriture, j’ai tenté en quelques lignes, toutes les sept semaines, de parler de certains sujets qui me tiennent à cœur : d’écologie, de féminisme, de travail, d’épanouissement… L’actualité me poussait cette fois-ci à parler de racisme, entre la mort de George Floyd qui a tant fait parler de violences policières racistes dans le monde et les collectifs qui se battent pour la même cause en France, par exemple en demandant vérité et justice pour Adama Traoré.

Pourtant, je me dis que ce n’est peut-être pas à moi d’en parler. Bien sûr, tout espace d’expression pour éduquer sur le sujet devrait être bon à prendre et l’on n’a jamais trop écrit sur les discriminations et les violences dont sont victimes les personnes racisées en France. Mais comment en parler si, en tant que femme blanche, je n’ai jamais subi le racisme de ma vie ?

C’est de ce raisonnement que naît la notion d’« allié.e ». Cette cause me tient à cœur, je ressens de l’empathie pour les personnes qui souffrent d’une injustice que je veux combattre, mais je fais un pas en arrière pour laisser les rênes de ce combat aux personnes directement concernées par la question. C’est ainsi que les hommes peuvent être des alliés du féminisme, les personnes blanches de la lutte contre le racisme, les hétéros de la cause LGBTQIA+, etc.

Être allié.e, c'est s’éduquer soi-même sans attendre que l’on nous explique tout individuellement, reconnaître nos privilèges quand un système raciste ou patriarcal nous avantage, mettre de côté notre culpabilité personnelle pour écouter plus souvent celles et ceux qui souffrent directement de la situation. C'est aussi reprendre ses proches, même quand ça nous coûte, se servir de nos réseaux pour relayer le message des concerné.es au lieu de se l’approprier, faire de nos combats des combats intersectionnels, par exemple en prenant en compte le racisme dans la lutte écologiste ou dans le féminisme… La liste est longue, j’en apprends encore moi-même chaque jour sur le sujet. Et d’autres l’ont expliqué bien mieux que moi. Telle sera donc la conclusion de mon cycle de chroniques. Il faut parfois savoir se taire.

 

CV express
Solène Valette. 20 ans. Étudiante en sciences politiques, militante écolo engagée chez Youth For Climate et étudiante relais prévention pour le service de santé universitaire de Poitiers.

J’aime : la sociologie, le scoutisme, les voyages en sac à dos, les manifs, la solidarité, la bienveillance et rencontrer de nouvelles personnes. 

Je n’aime pas : le sexisme, la violence, les inégalités, les multinationales, le greenwashing et le sport.

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