La crise a « accéléré la transformation de Canopé »

Entre crise sanitaire et conflit interne, Marie-Caroline Missir est arrivée à la tête de Réseau Canopé dans un contexte singulier. Son but : recentrer l’opérateur public sur la formation des enseignants. Selon elle, le confinement a accéléré la transition.

Romain Mudrak

Le7.info

D’une manière générale, jugez-vous que la crise sanitaire a mis en lumière le rôle de Canopé ? De quelle manière ?
« Indéniablement. Canopé est sorti renforcé et l’investissement de ses personnels a été très fort. Dès la première semaine de confinement, nous avons lancé le nouveau site Canotech pour répondre à la demande des enseignants et assurer la continuité pédagogique. Il fallait faciliter l’accès à toutes les ressources de Canopé et des autres en fonction des usages. En résumé, ranger la chambre ! Et rapidement, on s’est rendu compte que cette approche était insuffisante et que le vrai besoin était dans la formation des enseignants, ce qui est précisément notre nouvelle feuille de route. En avril, nous avons donc lancé un accompagnement personnalisé en ligne par nos médiateurs. »

A la fin du confinement, Canopé a lancé un plan de retour en classe. De quoi s’agit-il ?
« Nous avons proposé une série de webinaires gratuits sur trois thématiques : l’accompagnement psychologique de l’élève et la gestion des émotions, la remédiation des élèves en difficulté et, enfin, l’articulation entre présentiel et distanciel au quotidien. En quelques semaines, nous avons accéléré la transformation de Réseau Canopé en proposant une offre de formation à distance qui a rencontré son public puisque nous avons formé plus de 100 000 enseignants durant cette période, dont la moitié sur la troisième thématique liée à l’hybridation. »

Vous saluez l’engagement des agents de Canopé. Toutefois, les syndicats craignent toujours le démantèlement du réseau. Ne faut-il pas garder Canopé en l’état ?
« La mission confiée par le ministre de l’Education nationale est claire : faire de Canopé l’opérateur de la formation des enseignants. C’est stratégique. La transformation s’appuie sur des fondamentaux déjà là. Nous n’aurions pas pu concevoir ces ressources et ces formations sans l’expertise des agents. L’enjeu devant nous est d’être plus visibles et d’intégrer les ressources dans des parcours de formation à distance en lien étroit avec les rectorats de l’en- semble du territoire. »

Les syndicats évoquent des suppressions de postes, des coupes budgétaires. Qu’avez-vous à leur dire sur la restructuration ?
« Vous me laisserez leur en parler directement. Nous sommes dans une phase de concertation mise en pause pendant le confinement. Je ne peux pas aborder ces sujets. Un nouveau budget sera discuté en juillet. Je ne parle pas de restructuration mais d’évolution qui s’appuie sur une expertise bien présente. »

Photo : DR

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