Le passé de Poitiers dans les cartes

Depuis trois ans, Jean-Pierre Degris poste sur Facebook des photos et cartes postales de Poi- tiers hier et aujourd’hui. Le collectionneur en a recensé plus d’un millier à travers lesquelles il tente de reconstituer la « petite » histoire de la ville.

Claire Brugier

Le7.info

Jean-Pierre Degris est en quelque sorte un collectionneur sans collection. Le Poitevin d’origine, qui a grandi rue Magenta à Poitiers et est désormais installé à Thurageau, a plus d’un millier de photos et cartes postales de sa ville de naissance... dans son ordinateur ! Les Halles, à Paris, où il a chiné ses premiers clichés de Poitiers ou de Curzay-sur-Vonne, autre village de son histoire familiale, appartiennent désormais au passé. Mais « Internet m’a remis dedans ! Je bossais aux télécoms. Je vendais Internet. Et lorsque je devais faire des démonstrations, j’allais voir les cartes postales... ».

Aujourd’hui le collectionneur s’égare encore un peu parfois dans des salons ou vide-greniers mais il préfère de loin explorer le Web. Il télécharge, numérise... et il partage ! En septembre 2017, il a créé une page Facebook baptisée « Poitiers dans le temps », qui rassemble plus de 5 600 membres. Il y poste, « avec le moins de commentaires possible », des extraits de sa collection, dont il a cédé la version papier voilà plus de dix ans. Une enveloppe, quelques clichés en noir et blanc en subsistent encore. « Je ne savais même pas qu’ils étaient là. »

La place d’Armes sous tous les angles

A l’époque, Jean-Pierre Degris, qui se dit volontiers « un peu bordélique », se contentait de collecter les images. Aujourd’hui, dans son ordinateur, les dossiers et sous-dossiers témoignent d’un classement méticuleux, chrono- logique, des cartes postales ou des photos. Les plus anciennes ont pour sujet Notre-Dame, la cathédrale... Elles datent des années 1880. On découvre que certains lieux ont été photographiés en long, en large et en travers, comme la place d’Armes, tandis que d’autres se font plus rares telles que les rues alentours, les commerces...

« J’essaie de reconstituer Poitiers dans le temps. Je cherche également dans les factures pour trouver quel commerce était installé dans telle rue. » Un travail de reconstitution digne d’un historien, qu’il se défend d’être. L’histoire ? « A part un prof, les cours n’étaient pas passionnants. Mais peut-être en vieillissant... » De la Direction régionale des affaires culturelles à l’Evêché, le cartophile frappe à toutes les portes pour élucider le mystère de certaines prises de vue. Par exemple, pour quelle raison les abords du baptistère Saint-Jean ont-ils été remontés de plusieurs mètres ? Quid des anciennes halles de la place du marché et de celles, aujourd’hui oubliées, du marché Saint-Hilaire, rue Magenta ? Ou du Bazar des Augustins (à l’emplacement de l’ancien Printemps) dont le porche subsiste rue Victor-Hugo ? Ou encore de l’ancien théâtre ? La collection de Jean-Pierre Degris est une véritable machine à remonter le temps. Un site Internet en cours de réalisation devrait bientôt permettre à tout un chacun de monter à son bord.

Plus d’infos sur la page Face- book « Poitiers dans le temps ».

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