Relance : déjà du concret

La Dotation exceptionnelle de soutien à l’investissement local (DSIL), débloquée par l’État dans le cadre du plan de relance, constitue une manne financière convoitée par de nombreuses communes de la Vienne.

Romain Mudrak

Le7.info

Le courrier de la préfète est arrivé pile au bon moment… Le 29 mars, lors du dernier conseil municipal, Léonore Moncond’huy a pu exhiber fièrement l’accord de cofinancement de l’Etat sur sept projets déposés par la Mairie de Poitiers. La réhabilitation de l’école Georges-Brassens à Beaulieu, la construction de celle de Montmidi, la rénovation de monuments historiques et de bâtiments administratifs ou encore la végétalisation de la place Leclerc. Le tout pour 1,6M€ sur un montant total programmé de 10,5M€. « La Ville a mis en œuvre une stratégie volontariste de recherche de partenaires pour porter les projets structurants du mandat, se félicite l’édile. Sur ces projets, nous avons ainsi atteint notre objectif de 15% de cofinancement. »

Cette manne, on la doit au plan de relance. Plus précisément à une rallonge exceptionnelle de la Dotation de soutien à l’investissement local (DSIL) débloquée en 2020 pour compenser l’impact de la crise sanitaire sur la trésorerie des collectivités. L’année dernière, près de 4M€ avaient été versés en quelques mois à une trentaine de communes et intercommunalités. Ces subventions sont plutôt colorées « développement durable ». Châtellerault a ainsi obtenu 1M€ au titre de la DSIL pour l’aménagement des bords de Vienne. L’idée ? Créer une liaison cycliste sécurisée sur l’avenue Roosevelt et le quai du 11-novembre. Même les collectivités plus petites tirent leur épingle du jeu. La communauté de communes des Vallées du Clain va financer 60% de la rénovation énergétique de la salle de la Passerelle (huisseries…) grâce au plan de relance. Un projet à 160 000€. « Ce dossier n’était pas prévu dans les investissements de 2021 mais on a su se montrer suffisamment agiles pour saisir cette fenêtre de tir », estime le directeur général des services, Lucas Poisson. Qui salue la réactivité de ses services, des élus et de la préfecture. « La demande déposée début février a été validée fin mars. Les travaux démarreront en avril car nous avons lancé en parallèle l’appel d’offres aux entreprises et je suis convaincu de recevoir le versement mi-juillet. »

Problème, ce qui est un atout pour les uns peut vite se transformer en défaut pour d’autres. « Les maires ont envie de réaliser des projets, mais le support est arrivé avec peu d’explications et certaines communes ont pu passer à côté, en raison des délais, assure Marie-Jeanne Bellamy, présidente de l’Association des maires de la Vienne. Aujourd’hui, on a la tête dans le guidon avec la Covid. Arrêtons de travailler dans l’urgence ! » En plein vote des budgets, certaines municipalités se retrouvent dans l’incertitude.

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