Fonderies d’Ingrandes : « Liberty, c’est fini »

Les fonderies fonte et alu d’Ingrandes-sur-Vienne ont été placées ce mardi en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Paris. La page Liberty se tourne enfin pour les deux usines qui doivent désormais trouver des repreneurs.

Claire Brugier

Le7.info

L’audience du tribunal de commerce de Paris devant se pencher sur le sort des fonderies aluminium (280 salariés) et fonte (292 salariés) d’Ingrandes-sur-Vienne, ainsi que sur celui de l’usine de Châteauroux également détenue par le groupe Liberty, s’est tenue ce mardi en milieu de journée, en visio-conférence. Il aura suffi d’une demi-heure pour sceller le proche avenir des trois usines. Comme attendu, après avoir été placées en cessation de paiement le 16 avril, elles sont désormais en redressement judiciaire.

Dans la Vienne, les inquiétudes persistent bien sûr mais la désignation d’un administrateur judiciaire, Me Abitbol, a également généré un sentiment de soulagement parmi les salariés des deux usines du Châtelleraudais. « Liberty n’a jamais été à la hauteur et n’a jamais rempli les exigences du site. Aujourd’hui, Liberty, c’est fini » résume Jean-Philippe Juin, délégué CGT côté alu. Le sentiment est partagé côté fonte. « Il était important pour les salariés de sortir du giron de Liberty, commente Thierry Waye, délégué CGT. Nous allons désormais pouvoir nous en sortir par nous-mêmes. »

La chasse aux repreneurs

Pour les deux usines, l’objectif des prochaines semaines est de trouver un repreneur. Côté alu, « c’est le début de la recherche », note Jean-Philippe Juin. Côté fonte, quatre repreneurs, dont un dans le Loiret, se seraient manifestés mais leur anonymat actuel n’est pas pour rassurer les salariés. En attendant, ils continuent d’avancer vers la diversification qu’ils appellent de leurs vœux depuis 2018. « Nous avons deux marchés conclus, l’un dans le domaine des loisirs sportifs, l’autre dans la voirie », précise Thierry Waye. L’usine s’est engagée à produire, parallèlement à la production des carters pour Renault, 700 tonnes d’haltères pour fin mai (une commande de 4 200 tonnes supplémentaires est en discussion) et des plaques de voierie pour juin. « Les services techniques s’emploient depuis quinze jours à modifier les lignes de production en ce sens, précise Thierry Waye. La Région a avancé 270 000€ pour permette cette conversion du matériel. « Notre objectif est de cumuler assez de références pour avoir une activité suffisante », poursuit le délégué syndical. Et le Plan de sauvegarde de l’emploi en cours ? « Il avait été suspendu, Liberty n’étant pas solvable. Il devrait être arrêté mais les mesures déjà négociées devraient être maintenues, sauf le montant de la prime supra-légale qui reste à clarifier. »

A la fonte comme à l’alu, l’Etat s’est engagé à apporter son aide. « Verbalement pour le moment » précise Jean-Philippe Juin qui espère obtenir vendredi des précisions sur la nature, le montant, la durée de ce soutien, ainsi que « sur la position de Renault, qui reste bien silencieux ». Les représentants du personnel de la fonderie alu ont en effet rendez-vous à 15h30 à Bercy avec Pierre-Etienne Girardot, le collaborateur de la ministre déléguée en charge de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher, et avec Hadrien Bolnot, rapporteur à la Délégation Interministérielle aux restructurations d’entreprises.

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