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Un petit mail très motivé a ouvert à Cassandre Chaignault, lycéenne en hôtellerie-restauration au lycée Kyoto de Poitiers, les portes des prestigieuses cuisines de l’Elysée. La jeune Sanxéenne n’est pas près d’oublier ce stage de cinq semaines.
A l’heure où les restaurants, contraints et forcés, affichent portes closes, y compris pour de jeunes stagiaires en quête d’expérience, l’audace de Cassandre Chaignault a de quoi ravir. La jeune élève en 1re Sciences et technologies de l’hôtellerie et de la restauration au lycée Kyoto de Poitiers, a osé ce qu’aucun élève de l’établissement n’avait osé jusqu’à présent. « J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai écrit un mail à l’intendance de l’Elysée », confie la jeune fille de 17 ans, inspirée et encouragée dans sa démarche par son oncle Johnny Vezien, chef cuisinier, qui y avait fait un stage d’une semaine il y a quelques années.
Dans la promotion de Cassandre, les 20 élèves avaient été privés d’expérience de terrain l’an dernier. « Il était impensable de ne pas les faire partir cette année ! » assure Fabienne Stival. Tous ont donc effectué un stage, mais Cassandre a décroché de loin le plus prestigieux. « Certains ont travaillé dans des hôtels, en cantine scolaire, en cuisine centrale ou dans des filières adjacentes (boulangerie, pâtisserie, traiteur…), reprend la professeure de cuisine de la jeune fille. Les stages sont là pour faire découvrir des techniques du métier mais aussi le savoir-être en entreprise. Une période de stage insatisfaisante, c’est une entreprise à reconquérir. » Autant dire que « si Cassandre n’avait pas eu les compétences, nous n’aurions pas validé le stage », assène le proviseur Christian Barrault. Elle est la première et j’espère qu’elle aura montré le chemin à d’autres ! »
« Ces cuisines, c’est une institution »
Après cinq semaines de stage, au 2 -le restaurant d’entreprise de l’Elysée- puis au palais, la jeune Sanxéenne est aux anges, sa famille naturellement fière. « Cassandre était une enfant dyslexique, elle a travaillé très dur pour en arriver là, confie sa mère Loëtitia. Depuis toute petite, elle aime la cuisine. » « A 7 ans, pour le repas de Noël, elle nous préparait déjà plein de trucs », abonde sa grand-mère Claudie, préposée enthousiaste au nettoyage des vestes de cuisine. « D’habitude, c’est une par semaine, mais là c’était cinq ! » La récompense est là, dans les yeux brillants de sa petite-fille.
Clause de confidentialité oblige, Cassandre, qui était logée à l’Internat de la Réussite Jean-Zay, ne peut pas entrer dans certains détails de cette expérience inoubliable. Mais rien que le décor en impose. « Ces cuisines, c’est une institution, presque un musée. Certaines cuves datent de 1810 ! Les casseroles en cuivre, les fourneaux sont très anciens aussi. » La jeune cuisinière en formation a bu les conseils du nouveau chef de l’Elysée, Fabrice Desvignes, Meilleur Ouvrier de France 2015 et Bocuse d’or 2007, ainsi que ceux de la cheffe pâtissière Christelle Brua. La lycéenne n’est pas près d’oublier « le millefeuille de tomates et tourteau, avec une gelée de tomate et des fleurs, très raffiné », qu’elle a réalisé dans la célèbre cuisine. Si seulement elle pouvait marier ses deux passions, la cuisine et… l’opéra. Bénévole historique des Soirées lyriques de Sanxay, dans la pure tradition familiale, elle a imaginé « élaborer de la finger food pour le stand du festival, avec 100% de produits locaux » et embarqué ses camarades de classe dans cette aventure. La crise sanitaire a compromis l’an dernier ce projet. Mais peut-être cet été...
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