Bathiste Tchouaffé : « La Jeep Elite, c’est encore un rêve ! »

Cinquième meilleur marqueur français de Pro B(*), Bathiste Tchouaffé revient « à la maison », ce mardi, avec des Béliers de Quimper plus que jamais en course pour l’accession en Jeep Elite. Entretien sans filtre.

Arnault Varanne

Le7.info

Est-ce la saison de la renaissance pour vous, à Quimper, dans une équipe qui gagne et où vous êtes l’un des leaders ?
« Renaissance entre guillemets alors ! Je fais l’une de mes meilleures saisons depuis que je suis professionnel, mais c’est dans la continuité de ce que j’avais produit avec le PB86. Maintenant, c’est vrai, être performant dans une équipe qui joue le haut de tableau, c’est différent. Laurent (Foirest) m’a donné des responsabilités et j’essaie de gagner sa confiance. Je n’avais jamais eu ce rôle auparavant, cela me demande beaucoup plus d’attention sur les systèmes offensifs et défensifs. Je ne dois pas descendre sous un certain niveau. »

La saison avait pourtant démarré par un cluster à Quimper. Vous-même, vous avez contracté la Covid...
« Bizarrement, je n’ai pas été plus inquiet que ça sur ma forme physique, même si on s’est arrêté plusieurs semaines. Je l’ai davantage été sur la suite des matchs, ça m’aurait fait c... que la Ligue annule la saison. Le stop and go a été compliqué à appréhender mentalement. Mais maintenant, on est plus sur un rythme NBA. Ça me va bien ! »

Vous êtes 3e au classement avant la dernière ligne droite. La montée en Jeep Elite est-elle clairement l’objectif ?
« Nous sommes des compétiteurs, nous visons le haut du classement. Mais ça va être compliqué car il nous reste des matchs à Paris, Saint-Quentin, Fos. J’admets que ce serait une grande fierté de monter en Jeep Elite avec cette équipe... mais c’est encore un rêve ! On en reparlera. »

Quel rôle joue Laurent Foirest dans la réussite de Quimper ?
« Laurent, c’est un faux Marseillais (rires) ! Ils ont le sang chaud, mais pas lui. Il est très calme, dégage de la sérénité, même dans des matchs avec beaucoup de tension. Cette équipe est à son image. Et humainement, il est au top. Laurent, quand il s’exprime, vu son palmarès et son vécu, tu l’écoutes. On est très bien coachés. »

« Il y a une blessure trop profonde dans ce club »

Comment regardez-vous les performances du PB86, votre adversaire du soir et lanterne rouge de Pro B ?
« Je resterai toujours un supporter du PB86. Je regarde pratiquement tous leurs matchs, enfin dès que je peux, même lorsqu’il y a vingt points d’écart. C’est un club important... (Il réfléchit) Je suis triste pour mes anciens collègues, je sais que c’est difficile, qu’ils se battent, s’entraînent... »

Après vous avoir relancé, Jérôme Navier vous a expliqué qu’il ne comptait pas sur vous. Comment aviez-vous réagi ?
« Déjà, il m’a dit les choses, ce qui est rare dans ce métier. J’ai forcément été un peu déçu parce qu’on m’a mis de côté, alors que je suis un enfant du club. J’étais triste, c’est vrai. Mais c’est le sport de haut niveau. »

Vous étiez prêt à rester ?
« Je ne sais pas, je ne pense pas. Il y a une blessure trop profonde dans ce club. Pour la suite de ma carrière, ça aurait été difficile de rester dans cet environnement, il fallait que je parte dans un environnement plus positif. »

De quelle blessure parlez-vous ?
« Le départ de Ruddy (Nelhomme), le fait qu’il y ait l’Arena en perspective, la pression des résultats... Le club est jeune, il a même pas 20 ans. Il faut qu’il vive des choses. On a accepté les heures de gloire avec les montées, la médiatisation... Poitiers vit un moment assez difficile, c’est comme ça. Limoges a été champion d’Europe en 1993, a vécu la N1, puis a réussi à revenir au plus haut niveau. Il faut peut-être s’en inspirer. »


(*)13,3pts, 3,7rbds, 13,8 d’évaluation en 26,4 minutes par match.

DR Jacinthe Nguyen

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