Le PB86 entretient l'espoir

En l'emportant ce vendredi soir contre Saint-Quentin (77-75), le Poitiers Basket 86 se donne encore une chance de croire au maintien en Pro B. La prochaine rencontre, dimanche contre Saint-Chamond, dernier concurrent direct, a déjà tout d'une finale.

Steve Henot

Le7.info

Le PB86 prolonge le suspense, en bas de tableau de la Pro B. Il lui fallait à tout prix l'emporter contre Saint-Quentin, ce vendredi soir, pour entretenir ses espoirs de maintien. Sans doute cette pression explique-t-elle l'entame de match un peu timorée des Poitevins. En face, Saint-Quentin n'en profitait pas, malgré un Lien Phillip déjà dans le rythme (6/7 au tir dans les dix premières mintues, il termine meilleur marqueur du match avec 28 points). Appliquées, les deux équipes se rendaient coup pour coup et terminaient logiquement ce premier quart-temps équilibré à égalité (20-20). La manche suivante était plus disputée- plus brouillonne aussi- mais c’est bien le PB86 qui rentrait aux vestiaires en tête, à la faveur d’une faute antisportive convertie par Ekperigin, précieux ce soir (18 points et 23 d'évalutation), suivie d’un joli tir à trois points de Cowels (41-38). Comme trop rarement cette saison, Mendy et ses partenaires revenaient sur le parquet avec beaucoup de détermination et devenaient intraitables en défense, tandis que Saint-Quentin déjouait. A la faveur de contres rondement menés, Poitiers restait devant et s’offrait le luxe d’alourdir la marque (62-55) au troisième quart-temps, sous le regard médusé de Julien Mahé. Mais le PB86 le sait, la partie était loin d’être finie, a fortiori face au 3e de Pro B. Sous l’impulsion du remuant Jackson-Cartwright, Saint-Quentin sonnait enfin la révolte et donnait une première frayeur au PB86 en prenant l’avantage (69-71), à moins de quatre minutes du terme. Le chrono s’écoulait alors dans une atmosphère devenue irrespirable. Kévin Mendy redonnait l’avantage aux siens d’un shoot à trois points magistral, avant qu’Ekperigin ne double la mise après une superbe récupération d'un Keïta rageur (75-71). Il était dit que le PB86 devrait batailler jusqu’au bout et Saint-Quentin égalisait à nouveau (75-75). Une nouvelle faute des visiteurs à cinq secondes du coup de sifflet final et Cowels transformait les lancers francs sans trembler (77-75). Dans la foulée, Jackson-Cartwright ratait son tir à trois points et Poitiers tenait sa septième victoire de la saison. Il faudra confirmer dès dimanche contre Saint-Chamond, dernier concurrent direct au maintien et large vainqueur d’Antibes ce soir (89-68). Tout sauf une partie de plaisir…

Le joueur
Pour sa première sous ses nouvelles couleurs, Raymond Cowels a rendu une copie très propre. A défaut d’avoir suffisamment de rythme, l’Américain s’est avéré précieux sur le parquet en mettant les paniers qui comptent (15 points). A commencer par ces deux lancers francs qui donnent une précieuse victoire à son équipe. Julien Mahé, le coach adverse, n'a d'ailleurs pas manqué de souligner son apport sur ce match... Au-delà des statistiques, il a apporté un état d'esprit de gagneur qui a rejailli sur ses partenaires.

La fiche
A Poitiers, salle Jean-Pierre-Garnier, Poitiers Basket 86-Saint-Quentin 77-75. Mi-temps : 41-38. Evolution du score : 20-20, 41-38, 62-55, 77-75. 702 spectateurs. Arbitrage de MM. Vigne, Monsire et Julien.

Poitiers. Keita (6), Cowels (15), Bangura (16), Ekperigin (18), Mendy (9), Lautier-Ogunleye (3), Seymour (15), Ramljak (7), Mbaye (3), Seymour et Lhériau. Entraîneur : Andy Thornton-Jones.

Saint-Quentin. Gillet (3), Phillip (28), Bazille (4), Yeboah (9), Rhoomes (11), Jackson-Cartwright (20). Entraîneur : Julien Mahé.

Les réactions
Andy Thornton-Jones, entraîneur du PB86 : « Le premier truc qui m’a plu, c’est la victoire, bien évidemment. Dans notre situation, on connaît l’importance de la victoire. Ce qui m’a déplu ce soir, c’est la victoire de Saint-Chamond. Dans le contenu du match, il y a eu des bonnes choses des deux côtés du terrain, que ce soit en attaque et en défense. On a trouvé les solutions pour arrêter cette équipe. C’est donc une grosse satisfaction d’avoir pris ce match. Ramljak et Cowels ? Ils ont amené un niveau de jeu, ont apporté toutes leurs qualités au service du collectif. Comme ils n’ont pas joué depuis longtemps, ils manquent un peu de rythme, mais c’est comme ça. Je ne pense pas que les autres manquent de fraîcheur physique. On fait avec, ils ont relevé le challenge ce soir. »

Raymond Cowels, arrière du PB86 : « C’était un peu dur pour moi de trouver le rythme, mais je n’avais qu’à jouer. Avec les gars, nous avons joué en équipe. On était en défense ensemble, on se projetait en attaque ensemble et nous comptions les uns sur les autres. C’est ce qu’il s’est passé. Il faut que l’on continue à faire les efforts ensemble, que l’on prenne du plaisir. Après, nous verrons ce qu’il se passe. Si nous mettons tout sur le parquet, il y aura d’autres victoires. Nous en avons gagné une, il nous en reste trois à chercher. Les deux lancers francs de la fin ? C’est juste l’expérience, j’ai eu l’habitude de faire la décision sur les fins de match. Je cherche ces moments-là. Pour moi, c’est du plaisir, du challenge. »

Julien Mahé, entraîneur de Saint-Quentin : « Je voudrais d’abord féliciter Poitiers qui, je pense, a largement mérité sa victoire ce soir. Ils ont été meilleurs que nous. Evidemment, la copie qu’on rend est d’une faiblesse comme rarement cette saison… Mais très franchement, comment voulez-vous que j’en veuille aux joueurs ? On est en effectif très réduit, on est sur le fil. Il y a une seule chose qu’on n’a pas compris, c’est que pour gagner à l’extérieur, il faut défendre. Et là… On fait énormément d’erreurs de concentration, de fatigue et d’adresse. Sur notre niveau de jeu offensif en première mi-temps, c’est vraiment cata. Il n’y a que Lien (Phillip) qui nous maintient, sinon les ballons ne bougent pas, c’est vraiment pas bon. (…) Je ne suis pas du tout satisfait de ce que l’on a produit ce soir, au poste 5 notamment. J’attends plus. Mais en deuxième mi-temps, je pense qu’on a eu davantage de situations, qui étaient bien meilleures. Bon, on ne met rien mais c’est le jeu, c’est le basket. Quand il y a un match à une possession, ça m’embête que ça se décide sur une décision d’arbitre qui, loin du cercle, donne deux lancers francs. Mais bon, c’est comme ça. »

DR - Sylvain Rave

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