Le film qui donne des ailes

Après Belle et Sébastien et L’Ecole buissonnière, l’explorateur Nicolas Vanier signe une nouvelle odyssée fabuleuse en pleine nature. Tiré d’une histoire vraie, Donne moi des ailes œuvre pour une bonne cause avec de l’humour et des images exceptionnelles.

Romain Mudrak

Le7.info

Thomas est un adolescent qui préfère jouer en ligne plutôt que regarder les fleurs pousser. Quand sa mère divorcée lui annonce qu’il devra passer l’été, perdu en pleine nature et sans Internet, chez son père Christian, c’est le cauchemar. Mais les liens entre les deux êtres vont se resserrer autour d’un objectif commun : sauver une espèce d’oies sauvages en voie d’extinction. Christian a le projet fou de leur montrer le chemin, depuis la Laponie jusqu’au sud de la France, avec un ULM mais... sans autorisation.

Les séquences de vol au plus près des oies sont d’autant plus vertigineuses qu’elles sont réelles. « Aucune image de synthèse n’a été ajoutée à ce film », assure Nicolas Vanier. L’histoire est d’autant plus envoûtante qu’elle s’inspire de faits avérés. La cause est d’autant plus forte qu’il y a urgence... Bref, le réalisateur de Belle et Sébastien et du Dernier Trappeur signe une nouvelle odyssée au cœur d’une nature magnifiée. Et en bonus, Jean-Paul Rouve dans le rôle du papa poule apporte une touche d’humour et d’émotion qui permet de faire passer en douceur un message en faveur de la préservation de la biodiversité. Toute ressemblance avec Le Merveilleux voyage de Niels Holgersson à travers la Suède n’a rien de fortuite. Le réalisateur revendique le clin d’œil au roman suédois écrit par Selma Lagerlöf au tout début du XXe siècle. Entre rêve et réalité, ce film vous laissera la tête dans les nuages. Précision utile : aucun oiseau n’a été blessé durant ce tournage. Mieux, « ils sont en pleine forme et continuent de voler avec l’ULM de Christian dans le Cantal », précise Nicolas Vanier.

 

Le mot de...
Nicolas Vanier, réalisateur
« C’est l’histoire d’un homme qui a décidé envers et contre tout de sauver une espèce d’oiseaux, des oies naines avec lesquelles les spectateurs voyagent tout au long du film. C’est un sujet qui me touche. Depuis trente ans, un tiers des oiseaux ont disparu du ciel européen. Cela représente 420 millions d’individus ! Un autre tiers disparaîtra bientôt puisqu’on ne fait rien. Aujourd’hui, on en est à se demander si dans vingt ans, on se réveillera le matin au milieu d’un printemps silencieux. Je n’en ai pas envie, c’est pourquoi j’avais envie de parler de cette question. Dans ce lm, le patron n’était ni le réalisateur, ni les acteurs mais les oiseaux. On a suivi leur rythme. J’ai voulu faire voler les spectateurs au plus près des oies. Il a donc fallu résoudre un tas de problèmes techniques pour embarquer l’équipement sur un ULM léger. Tout ce que vous voyez est vrai. Ce lm représente deux ans de travail, trois mois de tournage, des centaines d’heures d’images à trier. L’histoire aussi est authentique. C’est celle de Christian, scienti que, qui a emmené une vingtaine d’oies naines pour tenter de les sauver. Maintenant on sait qu’il faudrait renouveler cette expérience avec deux cents oiseaux pour qu’elle fonctionne sur le long terme. Le problème, c’est que cela coûte cher et que, comme Christian, nous n’avons pas les autorisations des pays survolés. C’est notre rêve, on y travaille. »
Photo de Nicolas Vanier : DR - Dignaszewski Koboy.

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