Reconversion - Le bonheur est
 dans l’après

A 25 ans, Benjamin Trottereau a repris Le Bonheur est dans le thé dans le centre de Poitiers, une institution créée par Céline Delage devenue professeure de yoga. Lumière sur deux profils aux trajectoires originales.

Romain Mudrak

Le7.info

Un lieu, deux histoires. Elle souhaitait passer la main et se formait déjà depuis cinq ans à son nouveau métier. Lui rêvait d’ouvrir un salon de thé à Poitiers sans oser franchir le pas. En septembre 2020, Céline Delage et Benjamin Trottereau ont donc logiquement trouvé un terrain d’entente pour la transmission du Bonheur est dans le thé, un établissement bien connu des Poitevins. Chacun s’est construit au fil du temps un parcours hors du commun, fait de reconversion, de victoires et de déboires. Leur point commun ? Ils sont plus heureux aujourd’hui qu’hier !

Céline Delage a créé le salon de thé de la rue Carnot en décembre 2010, en plein chantier de Cœur d’agglo… Pas de quoi faciliter sa tâche. Et pourtant, en moins de dix ans, elle a fait de ce lieu l’une des références en termes de cuisine végétarienne. « J’ai tout mené de front toute seule, j’aimais beaucoup ce que je faisais mais il fallait sans cesse recruter pour remplacer les jeunes salariés qui bougeaient, se souvient-elle. Très vite, le yoga m’a aidée à surmonter mes difficultés, c’était mon refuge. » Progressivement, l’idée de transformer sa passion en métier a germé. Pendant cinq ans, Céline s’est formée à l’Institut français de yoga. Et en septembre, elle a créé Yoga Svadhyaya -transformation personnelle en sanskrit- afin de dispenser des cours chez elle et au studio Anne-Weill à Poitiers. « J’ai aussi rejoint la coopérative Aceascop pour bénéficier d’un accompagnement mais aussi de la dynamique de groupe. »

Gestion et pâtisserie

De la cuisine au yoga, il n’y a qu’un pas selon Céline Delage, qui estime son parcours cohérent. « Dans les deux cas, je prends soin des gens ». Cohérent, le qualificatif sied aussi parfaitement à la trajectoire de son successeur. Même si, au départ, on pouvait croire le contraire. Après le bac, Benjamin Trottereau s’est dirigé vers… un DUT de Gestion des entreprises et des administrations. « Dès l’âge de 14-15 ans, j’ai su que je me lancerai dans la pâtisserie, raconte le jeune homme de 
25 ans, né à Châtellerault. Ensuite, l’idée d’être mon propre patron m’a bien plu. Alors je me suis dit qu’avoir un bagage en gestion me permettrait de comprendre mon expert-comptable ! » Diplôme en poche, il intègre l’école de gastronomie Ferrandi à Paris pour un cursus en alternance dans la pâtisserie. « J’ai alors travaillé dans une belle boulangerie des Hauts-de-Seine. J’ai été capable de remplacer le patron pendant ses vacances. Ça m’a donné confiance en moi. »

Au Bonheur est dans le thé, il propose depuis quelques semaines des produits locaux et au maximum bio. Le jeudi, c’est végé ! Et tous les après-midi, les amateurs de gourmandises peuvent déguster ses crumbles, cakes de saison et autres entremets sortis tout droit de son imagination. Mais surtout, une attention particulière est donnée aux intolérances en tout genre (œufs, lactose, gluten) dont il souffre lui-même. « On a le droit de se faire plaisir malgré tout ! »

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