Entrez entrez, adolescents…

La Maison des adolescents ouvre aujourd’hui en plein cœur de Poitiers, face à Notre-Dame-la-Grande, avec pour 
vocation d’être un guichet unique à 
l’attention des 12-25 ans. Il suffit juste de pousser la porte.

Claire Brugier

Le7.info

Le calendrier est souvent facétieux. Ainsi a-t-il voulu que le projet de Maison des adolescents, évoqué dès 2003, puis en 2014, aboutisse en pleine crise sanitaire. Installée au cœur de Poitiers, face à Notre-Dame-la-Grande, la structure dédiée aux 12-25 ans -et à leurs parents- ouvre ses portes ce mardi. Une structure comme il en existe plus d’une centaine en France. En apparence. Dans les faits, chacune a sa singularité. « La Maison des adolescents est ce qu’elle devient. Elle a des fondations, des partenaires, des locaux, mais c’est l’alchimie et les interactions avec les adolescents et leurs familles qui vont la façonner », souligne le Pr Ludovic Gicquel.

Le CH Laborit ayant porté le projet, le chef du Pôle universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent a tout naturellement pris la présidence de l’association MDA 86, mais ce sont une quarantaine de partenaires (Education nationale, Mission locale, Avoc’enfant, gendarmerie, psychologues, gynécologues, pompiers…) qui se sont penchés sur le berceau de ce guichet unique, baptisé Picta’dom. « Ce doit être un cocon pour les ados, qu’ils y viennent en confiance, insiste le Pr Gicquel. Ce n’est ni un hôpital, ni un palais de justice. C’est la maison de tous les adolescents, ceux qui vont bien, ceux qui vont mal… Ils viennent avec leur adolescence. Parfois leurs demandes ne sont pas très formalisées, il nous appartient d’en discerner l’objet, de trouver des solutions et de les accompagner. Ici, j’enlève ma casquette de pédopsychiatre pour mettre ma casquette d’« adolescentologue (sourire). »

Picta’bus en novembre

La Maison des adolescents est à l’image de ses missions, évolutive, grâce à un mobilier modulable et des espaces susceptibles d’accueillir aussi bien des entretiens individuels que des ateliers (ados et parents) sur des thématiques comme l’alimentation, le corps, le numérique ou les addictions, des conférences, des expositions… « C’est le seul endroit où l’on peut venir à la fois pour obtenir un programme de concerts, une consultation juridique, un avis médical… » Dans le partage ou en toute intimité. Et il en sera de même, à partir de novembre, du Picta’bus qui sillonnera le département.

Animée par Sylvie Lemaire, coordonnatrice, Coralie Vincens, médecin-coordonnateur et Marion Brault, secrétaire et assistante de direction, Picta’dom est en partie financée par la Fondation des Hôpitaux (175 000€) et la Fondation Transdev (10 000€). S’ajoute une manne annuelle de 156 000€ de l’Agence régionale de santé, en attendant un signe du Département et de la Ville…

Au fil des semaines, le site Internet mais aussi les réseaux sociaux vont rendre compte des actions mises en place par les partenaires. En parallèle, Picta’dom portera, à partir d’octobre, le dispositif « Pass Ecout’Emoi », qui permet d’offrir un maximum de douze consultations chez un psychologue à des adolescents identifiés comme en souffrance par leur médecin généraliste.

Maison des adolescents, 23, rue de la Regratterie, à Poitiers. Ouverture les 28 et 29 septembre, puis les mardi, mercredi et jeudi, de 13h à 18h. Tél. 05 49 03 10 94. Plus d’infos sur pict-ado.fr et sur les réseaux.

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