Investissements - Grand Poitiers se projette jusqu'en 2028

Le conseil communautaire a adopté hier son plan pluriannuel d'investissement, marqué par six axes nouveaux pour un total de 252M€.

Romain Mudrak

Le7.info

252M€ sur 6 ans. C’est le montant du plan pluriannuel d’investissement (PPI) voté hier par le conseil communautaire de Grand Poitiers. Cette enveloppe vient s’ajouter au budgets annexes de Grand Poitiers adoptés en septembre pour un montant de 220,7M€, toujours jusqu’en 2028, et qui comprend des charges courantes comme l’assainissement, les transports en commun, les parkings ou encore la collecte des déchets.

De son côté, ce PPI a été construit autour de six axes « transversaux » illustrant les priorités du mandat, qu’a rappelées Florence Jardin, présidente de Grand Poitiers : « la solidarité avec les habitants et entre les 40 communes de Grand Poitiers ; l’engagement dans tous les volets de la transition écologique ; la proximité et le service aux habitants. »

Les six axes du programme

Les six axes, c’est la nouveauté de ce document : transition écologique, rayonnement sur tout le territoire, nouvelles solidarités, transformation de l’économie, soutien aux communes et à l’action sur tout le territoire, administration exemplaire. Dans le détail, 17,5M€ seront investis d’ici 2028 dans la transition écologique à travers les projets Canopée pour développer le patrimoine arboré, Clain Nature pour continuer à aménager les bord de la rivière et organiser des actions pédagogiques, Smart City pour veiller à l’optimisation de la consommation d’énergie. Il est aussi question de créer un « fonds incitatif à destination des habitants, des collectivités et des entreprises pour les encourager à investir dans leurs patrimoines ». S'agissant du « rayonnement sur l’ensemble du territoire », 80M€ sont programmés notamment dans la construction de l’Ecole européenne supérieure de l’image aux Couronneries, la réhabilitation de l’école de musique de Migné-Auxances ou encore l’entretien de plusieurs équipements sportifs. Deux projets poitevins symbolisent particulièrement cette volonté : les transformations du quartier de la gare et du Palais des ducs d’Aquitaine, auxquelles Grand Poitiers participera respectivement à hauteur de 16,75M€ et 4,85M€. « Dans le premier cas, ce quartier est la porte d’entrée de l’agglomération, assure Florence Jardin. Quant au Palais, il est unique, au-delà de Poitiers c’est un atout touristique formidable. Grand Poitiers a une carte à jouer. »

Sous l’axe 3 « construire des solidarités nouvelles », 37,7M€ sont fléchés vers l’accueil des gens du voyage, la construction et la rénovation de logements sociaux, créches et centres de loisirs et le soutien aux associations. 22,8M€ sont prévus pour accompagner la transformation de l’économie, à commencer par l’aménagement des zones d’activité « dans un souci de sobriété foncière » et le soutien au Projet alimentaire territorial (4,2M€), qui vise à conforter les filières alimentaires locales. Les travaux de voirie et de renouvellement de l’éclairage sont contenus dans l’axe 5 « soutien aux communes » (80M€). Enfin, 28,3M€ seront investis dans une « administration exemplaire » (achat de véhicules propres, travaux d’économie d’énergie dans les bâtiments publics…)

"Régression du débat démocratique"

Au-delà de la traditionnelle présentation des budgets, cette architecture n’a pas manqué d’interpeller l’opposition. « Parlons de ces documents, lance Anthony Brottier, pour le groupe Notre priorité c'est vous. Vous ne faites plus de références aux exercices antérieurs, impossible de comparer, c’est une régression du débat démocratique. » Les griefs de l’ancien candidat à la mairie de Poitiers sont nombreux. Parmi eux, la concentration des moyens vers la ville-centre. « L’axe 2 s’appelle Rayonnement sur tout le territoire. Or, 94% des 80M€ prévus d’ici 2028 sont dirigés vers Poitiers. Les 27 communes entrées en 2017 ne bénéficieront que de 130 000€. » Sport, logement social, développement économique « ne sont pas considérés comme des priorités », selon Anthony Brottier. Gérard Herbert, le maire de Chauvigny, a aussi indiqué qu’il resterait vigilant pour maintenir une « équité des investissements sur les zones urbaines et rurales ». De son côté, François Blanchard (groupe Poitiers à taille humaine) a rappelé que cette PPI était la traduction d’une forte augmentation de la taxe foncière (+8M€). C’est pourquoi son groupe n’a voté non plus ce programme.

Robert Rochaud a, quant à lui, salué la capacité de Grand Poitiers « d’investir tout en retrouvant une situation financière saine ». L’objectif : une épargne brute en moyenne de 15M€ chaque année contre 7M€ ces trois dernières années ; une capacité de désendettement (dette/épargne brute) inférieure ou égale à 10 ans contre 19 ans en 2020.

infographie réalisée avec Infogram

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