La bioadversité

Une nouvelle chronique dédiée à l’entomologie est à découvrir cette saison dans Le 7, elle vous est offerte par Olivier Pouvreau, qui glisse de la page Regards à la page Détente.

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Fin septembre, sur Twitter, mon œil atterrit sur une publication dont l’objet est une tipule, cette sorte de grand moustique tout en pattes qui n’hésite pas à entrer dans les maisons. Intrigué, je note que le tweet a reçu 767 réponses, a été retweeté 9 504 fois et « liké » presque 19 000 fois ! En parcourant les commentaires, je note qu’il est presque d’utilité publique. En effet, si certains avaient reconnu la bestiole (le fameux « cousin », proche du moustique), d’autres y voyaient un « faucheux » (lequel est un arachnide, « bien en pattes » lui aussi), une tégénaire (la fameuse « grosse araignée » des maisons, tellement énorme sur le fond blanc des murs) ou un moustique géant (à piqûre proportionnelle). Quand on pratique l’entomologie, ces considérations d’une bête inoffensive prêtent à sourire. Elles prennent racine dans les tréfonds de nos peurs archaïques de la nature. La peur de quoi au juste, quand on regarde une tipule ? Des pattes, interminablement effilées. Ces pattes, que l’on s’accorde à trouver moches, posent la question de notre attention au vivant. Qui ose s’intéresser aux mouches, aux tiques, aux vers, toute cette cour des miracles ? Amateurs, naturalistes, curieux, encore un effort pour affronter la bioadversité, ce pan obscur et repoussant de la biodiversité ! 

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