Des armes sous bonne garde

Les détenteurs de fusils et autres pistolets devront bientôt ouvrir un compte sur un portail dédié, le Système d’information sur les armes. Objectif : simplifier les démarches et assurer une meilleure 
traçabilité. Plus de 
58 500 armes sont actuellement en circulation dans la Vienne.

Claire Brugier

Le7.info

Les chasseurs seront les premiers détenteurs d’armes à feu, le 8 février prochain, à avoir accès au nouveau Service d’information sur les armes (SIA). Puis suivront les tireurs de ball-trap et les biathlètes en mars, les possesseurs d’armes héritées ou trouvées en avril, les tireurs sportifs en mai, les collectionneurs en juin et les associations et métiers (polices municipales armées, agents de sécurité...) ensuite. A partir de juillet, les cinq millions de détenteurs d’armes de France devront avoir créé leur compte, documents et justificatifs à l’appui, sur le SIA. Ce portail Internet sécurisé va remplacer Agrippa, jusqu’à présent l’outil de recensement des armes autorisées et déclarées sur le territoire français. « L’application était vieillissante", explique Jean-Simon Mérandat, le chef du Service central des armes et explosifs. Fini, donc, la paperasse, les délais et autres aléas d’un système exclusivement papier ! Cette évolution numérique a pour objectif de simplifier les démarches et de renforcer la traçabilité des armes en circulation. La préfecture de la Vienne en dénombre actuellement 
58 562, dont 58 de catégorie A, 18 835 de catégorie B et 
39 669 de catégorie C. Des chiffres qui sont à mettre en face du nombre de détenteurs, 26 377 dont 21 000 chasseurs et 1 200 tireurs sportifs.

Des saisies diverses

Le volume des armes non déclarées reste par essence compliqué à estimer. L’an dernier, les Douanes en ont saisi une dizaine sur les grands axes qui traversent l’ex-Poitou-Charentes (467 en France), souvent en lien avec des trafics de stupéfiants, de tabac, de contrefaçons... Sur le reste du territoire, « les procédures pour des armes non déclarées sont rares, constate le capitaine Michel Picard, de la compagnie de gendarmerie de Poitiers. Lors d’une intervention, on peut procéder à une saisie judiciaire, si l’arme est liée à l’infraction, ou à une saisie administrative, de manière préventive. »

Les forces de l’ordre procèdent également à un suivi régulier de l’activité des armureries, 
« au moins deux fois par an, 
précise le capitaine Picard, 
pour contrôler les registres mais aussi vérifier que les conditions de sécurité et de vente sont respectées ». Les brigades sont aussi le lieu où 
« les gens viennent faire un abandon d’armes ». Parce que leur propriétaire est décédé, parce qu’on a trouvé un vieux fusil en rangeant le grenier… « Les contraintes d’acquisition étant plus nombreuses aujourd’hui, le volume des armes abandonnées par les familles a tendance à diminuer. Mais dans les unités, cela arrive encore quasiment toutes les semaines. Nous les faisons détruire gratuitement et nous délivrons au propriétaire une attestation de destruction, explique l’officier. Nous sommes en quelque sorte la « filière » légale des armes dont les gens ne veulent plus. »

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