Ce que fait la police… scientifique

Pour élaborer sa nouvelle exposition sur le travail de la police technique et scientifique, l’Espace Mendès-France s’est appuyé sur l’expertise des agents poitevins qui œuvrent chaque jour pour faire avancer les enquêtes.

Romain Mudrak

Le7.info

Savez-vous que le commissariat central de Poitiers abrite un service départemental de police technique et scientifique de niveau 2, apte à traiter les affaires criminelles les plus lourdes ? Ce service est l’un des rares à disposer depuis 2017 d’un laboratoire d’analyse en interne. Les onze experts -tous diplômés de bac+3 à bac+5 dans des disciplines scientifiques- alternent entre le terrain et la paillasse, tandis qu’ailleurs chacun est assigné à une fonction unique. De quoi rendre le métier passionnant. Certes, mais cela signifie aussi que ces agents en voient des vertes et des pas mûres le jour, la nuit et les week-ends d’astreinte. « Il faut supporter la vue des cadavres et aimer se lever tôt », 
note le responsable des lieux, Marc Verrier(*). Il faut aussi un peu de recul, cela va de soi.


Présent sur toutes 
les infractions

Depuis une quinzaine d’années, les techniciens de la police scientifique se déplacent sur quasiment toutes les infractions (plus de 2 000 en 2021). Les cambriolages, « c’est le quotidien », mais ce n’est pas tout. Depuis un an, Poitiers est l’un des rares centres en province à posséder l’expertise pour décortiquer le contenu -même effacé- des outils numériques (ordinateurs, smartphones…). Leur champ d’action est vaste. Les agents opèrent aussi bien sur des vols à la roulotte que des tags insultants ou des morts violentes (homicides, suicides, accidents de la route ou du travail et toutes les circonstances autres que la maladie ou l’âge). Ils interviennent également après des violences intrafamiliales ou même un viol, en collaboration avec les praticiens de l’institut médico-judiciaire du CHU. « Ils s’occupent des personnes, nous nous concentrons sur les lieux afin de reconstituer le contexte », précise Marc Verrier.


Prélèvements biologiques (sang, salive, transpiration, sperme…) et relevés d’empreintes sont leur lot quotidien. Sans oublier les indispensables photos. La méthode est importante afin d’assurer la traçabilité de tous les actes car les scellés alimentent des dossiers qui finissent sur le bureau des enquêteurs. En s’appuyant sur l’expérience de ce service, l’Espace Mendès-France a élaboré une exposition immersive intitulée « La police scientifique au service de l’enquête », visible en famille jusqu’au 27 mars. 
L’idée ? Se mettre dans la peau de l’un de ces experts afin d’élucider un crime commis sur les berges du Miosson. Les visiteurs disposent d’une application de réalité augmentée qui leur apporte des connaissances et des réponses. Sept indices à découvrir, des suspects à identifier… A travers différents ateliers (entomologie, balistique, génétique, dactyloscopie…), les plus curieux saisissent toute l’étendue du métier de technicien de police scientifique.


(*)Marc Verrier animera une conférence sur « la véritable histoire des experts », le jeudi 10 mars à 20h30.

« Les experts à Mendès », visites guidées par une animatrice les mercredis, samedis et dimanches à 14h15 et 16h sur réservation. Plein tarif : 6€ ; tarifs réduit ou adhérent : 3,50€/4€. Tarifs et horaires spécifiques pour les groupes et scolaires.

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