Présidentielle - Les réactions dans la Vienne

Retrouvez dans cet article les réactions après le premier tour de l'élection présidentielle.

Arnault Varanne

Le7.info

Sacha Houlié, député de la 2e circonscription de la Vienne : "Je suis soulagé et reconnaissant pour tous les électeurs qui ont mis un bulletin Emmanuel Macron dans l'urne. Je sais que certains l'ont fait par adhésion, d'autres pour faire barrage. On a une amplification à faire pour les services publics, pour l'université ici à Poitiers, pour l'indexation des pensions, pour le dégel du point d'indice pour les fonctionnaires... Tout cela,  il n'y a qu'un seul candidat qui le propose. Pour les valeurs qu'on défend et notre dignité, il n'y a qu'un vote pour le second tour. Je demande solennellement à tous les électeurs de considérer qu'Emmanuel Macron et Marine Le Pen, ce n'est pas la même chose. J'adresse un message aux électeurs de Jean-Luc Mélenchon, de Yannick Jadot, de Valérie Pécresse pour qu'il y ait une amplification très forte."

Françoise Ballet-Blu, députée de la 1re circonscription de la Vienne : "On a un vrai projet pour la France, on a un vrai projet pour l'Europe. J'ai un remerciement appuyé à apporter à nos militants. Si on en là aujourd'hui, c'est grâce à nos militants qui n'ont rien lâché sur les marchés. On ne va rien lâcher maintenant. On a du travail pour préparer les Législatives. On est bien conscient qu'une grande partie des Français votent extrême, donc on a encore beaucoup de pédagogie à faire."

Sylvain Robin, référent départemental de la campagne de Yannick Jadot : "On est probablement en dessous de 5%, on ne s'attendait pas à être si bas, à ce que le climat soit si bas aussi, que l'écologie ne soit pas débattue. C'est une déception globale par rapport au GIEC qui nous dit qu'il reste trois ans pour réagir. Il reste deux candidats qui n'ont pas parlé d'écologie une minute, d'urgence sociale, de démocratie et qui proposent des projets de droite extrême pour l'une, de droite libérale pour l'autre. Evidemment, nous sommes démocrates et nous appelons à choisir le bulletin Macron face à l'extrême droite qui est un danger trop grand."

François Blanchard, conseiller municipal d'opposition à Poitiers : "L'extrême droite peut gagner. Leur score élevé montre que notre démocratie est en danger et dans 15 jours, notre République peut être menacée. Dans cette situation, je ne serai d'aucune ambiguïté. J'appelle au Front républicain, et en conséquence, j'appelle à voter pour le seul candidat inscrit dans le camp républicain, Emmanuel Macron. Dès le lendemain des Présidentielles, dans cette situation, la gauche a une responsabilité. Celle de proposer dès les élections législatives un projet pour redonner espoir et changer la vie des gens. J'en serai."

Yves Bouloux, co-président du comité de soutien à Valérie Pécresse (LR) dans la Vienne : "On savait depuis longtemps que ce serait dur. Mais là, je n'arrive pas à comprendre (le score). C'est difficile à expliquer. Il y a un problème qu'on a bien perçu, c'est quand l'Ukraine a été envahie. On a vu tout de suite qu'on plongeait de plus en plus. C'est une réflexe de nos concitoyens qui vont sans doute sur le président malgré tout. Un appel à voter Emmanuel Macron ? On va voir avec cela dès demain. Les Législatives ? Ça va être difficile. On en reparlera..."

Alain Verdin, référent départemental de Reconquête : "C'est peut-être un score faible dans le calcul des pourcentates des résultats que l'on donne. Mais pour un parti qui existe depuis trois mois, c'est quand même pas mal, d'autant plus qu'un parti comme Les Républicains fait 4,5%. On n'a pas à rougir de cette élection. On a pris la mesure et on est parfaitement conscient que notre parti n'était pas très connu du grand public, surtout les personnes âgées. La campagne de sape qui a été faite contre Eric Zemmour a été vraiment abominable. Il a pris des coups, nous en avons pris, jusqu'à des menaces sur la voie publique."

Kevin Courtois, responsable départemental du Rassemblement national : « Nous sommes très fiers d’arriver en deuxième position. Nous remercions les électeurs de s’être déplacés. Les électeurs ont exprimé un vote utile, comme nous avions appelé à le faire. Les adhérents de Reconquête se sont rapprochés de nous. Nous avons fait une très belle campagne de premier tour. Pendant l’entre-deux tours, nous allons continuer à être sur les marchés et le bus de Marine Le Pen sera sera sur celui de La Roche-Posay mardi. L’abstention fera réélire Macron, tout le monde doit voter. »

Laurence Vallois-Rouet, première secrétaire départementale du Parti socialiste : "C'est beaucoup de déception. Le résultat  du PS peut s'expliquer par beaucoup de paramètres. Une partie de notre électorat s'est laissé entraîner dans l'élan médiatique créé autour de Mélenchon. Les gens ont cru voter utile. Les dissensions autour du parti ont été beaucoup médiatisées, aux dépens du projet réel du PS. Le PS doit évidemment se poser des questions, mais nous le savions avant cette élection. Au second tour, je ne vais pas voter pour Macron mais contre le Rassemblement national. Le PS appelle à faire front contre l'extrême droite, nous sommes avant tout républicains. Ce soir, les militants de terrain dont je suis sont fatigués mais nous allons travailler par la suite pour les Législatives, pour créer une opposition de gauche."

Arthur Giry, responsable du Parti communiste dans la Vienne : « Nous avons fait la campagne que nous devions mener, nous avons remis dans le débat certaines questions qui n’y étaient plus comme la rémunération du travail, la sécurité sociale, le service public... Je suis triste du score global de la gauche, qui montre qu’il reste beaucoup à faire pour avoir une gauche forte. Le PS paie la politique du quinquennat Hollande. Pour ma part, je ne suis pas d’une génération qui a connu le PC à 30%, mais plutôt le PC à 1,5% voire pas de PC aux élections. Alors sur les vingt dernières années, c’est plutôt positif. Ces élections en disent long sur ce qu’est devenue la Ve République, une République d’hyperpersonnalisation et une République de sondage. Pour le second tour, aucun vote ne doit aller à Marine Le Pen. »

Jason Valente, coordinateur départemental de La France insoumise : « Je ressens beaucoup de déception, forcément. Durant cette campagne, nous avons dû nous battre encore plus qu’en 2017. Nous avons eu des moments forts et nous gardons notre mentalité combattante. Aujourd’hui, 20% des électeurs se sont saisis d’un bulletin de vote Jean-Luc Mélenchon, nous devons être à la hauteur de ce résultat. C’est une nouvelle étape qui s’ouvre. Nous n’avons jamais lâché la bataille populaire et c’est ce que nous avons représenté dans cette campagne. Pour le second tour, la consigne est « pas une voix pour l’extrême droite ». Par ailleurs, nous avons obtenu de très bons résultats sur la ville de Poitiers, il y a quelque chose à construire. »

Jean-Michel Clément, député de la 3e circonscription de la Vienne : « Le résultat de ce premier tour était quelque part prévisible, Emmanuel Macron a souhaité affaiblir la gauche et la droite mais on savait que cela allait alimenter les extrêmes. Le front républicain d’il y a quelques années n’a plus le même sens aujourd’hui, le mur de résistance qu’il a pu constituer est très fragilisé. Je suis préoccupé car on voit qu’en Europe le populisme n’effraie plus. Lors de ce premier tour, les gens de gauche se sont imaginés avec Mélenchon au second tour, ce que traduisent les scores d’Hidalgo, Roussel et Jadot. C’est un truisme que dire que le PS est en crise, son score ne reflète en rien la place des idées de gauche. Pour le second tour, aujourd’hui, le message doit être envoyé par Macron. Il ne s’agit pas d’appeler à voter pour Macron mais qu’Emmanuel Macron fasse en sorte que les gens votent pour lui. »

Léonore Moncond'huy, maire de Poitiers (EELV) : "Je ne vous pas cache que la soirée est difficile pour toutes les personnes qui croient en les valeurs d'écologie, de justice sociale, de démocratie. Ce n'est pas le moment de faire le bilan de la campagne en tant que telle. Néanmoins, on peut être fier que Poitiers soit un peu le village gaulois dans ce paysage national bouleversé. A Poitiers, le socle de gauche et écologiste arrive très largement en tête lorsque l'on cumule les scores des uns et des autres, autour de plus de 45%, trois fois celui des extrêmes, vingt points par rapport au candidat Macron. Le taux de participation est un point positif, on avait peur qu'il ne revienne pas après les Municipales, les Départementales et les Régionales. Cela prouve qu'il n'y a pas de désintérêt pour la politique. Un point négatif, c'est le fait que les extrêmes progressent fortement, y compris à Poitiers. On était entre 10 et 11%, on est autour de 17% selon les estimations. Cela doit nous interpeller. Le score de Yannick Jadot ? Une soirée électorale n'est pas le bon moment pour faire le bilan, il faudra le faire par la suite, mais surtout trouver des moyens de continuer à construire des perspectives positives. Il faut s'inspirer de ce qui marche dans les territoires, la culture de la coopération, l'ouverture vers les citoyennes et les citoyens, un travail de rassemblement entre différentes formations politiques... Le second tour ? Ce n'est pas dans ma culture politique de donner des consignes de vote. Néanmoins, il me semble indispensable que le candidat Macron lui-même réunisse les conditions de le soutenir comme étant le plus à même de faire barrage à la candidate d'extrême droite. Il faut qu'il s'engage dans l'arène."

Nicolas Turquois, député de la 4e circonscription de la Vienne : "C'est d'abord un soulagement car il y avait de l'inquiétude. On se demandait si la mobilisation des uns, les choix des autres changeraient le résultat... Il y a maintenant un gros enjeu de responsabilité sur les quinze jours qui viennent. Le vote d'extrême droite est très haut, malgré le fait que Marine Le Pen a de la sympathie pour Poutine, malgré son emprunt russe... Si on veut transformer ce pays, il faudra convaincre les gens. Il faut un discours de compréhension et de modestie. Les premières impressions du mandat ont laissé des traces. Si on veut gouverner le pays, il faut élargir, essayer de convaincre, sur la réforme des retraites, l'éducation..."

Alexandre Raguet, Nouveau parti anticapitaliste, sur Twitter : "On est un peu déçus du score, on a le sentiment d'avoir fait une très bonne campagne avec des centaines de personnes enthousiasmées. Il y a eu une aspiration pour le vote Méllenchon pour empêcher Le Pen d'être au deuxième tour, on ne peut pas en vouloir aux gens. Ce n'est pas par les élections qu'on changera les choses. Il ne faut pas une seule vote au deuxième vote pour l'extrême droite, mais on n'appellera pas à voter pour Macron. On va très probablement appeler à des mobilisations contre l'extrême droite dans les prochains jours."

À lire aussi ...