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Au CTA Neuville, c’est le calme plat ou presque. « Depuis trois semaines, on a peu de travail, souffle Sylvie Bergeron, la directrice générale. Il y a eu des jours où il n’y avait pas de quoi occuper un seul contrôleur. » C’est un peu moins vrai chez AS Autosécurité Contrôle technique -qui compte deux sites, à Poitiers et à Biard-, où les véhicules des garages alentours ont, dit-on, maintenu une activité « correcte » depuis le début de l’année. Mais l’ensemble des centres de la Vienne s’attend à un afflux de contrôles techniques à partir du mois prochain.
Pourquoi ? C’est tout simplement la conséquence du premier confinement de mars 2020. A ce moment-là, le gouvernement avait accordé un délai de trois mois aux automobilistes pour faire vérifier leur véhicule. Résultat : les centres ont été pris d’assaut dès la mi-mai ! Et comme la réglementation impose d’effectuer le contrôle technique tous les deux ans, un nouvel embouteillage s’annonce. « La plupart des rendez-vous sont concentrés sur mai, juin et juillet. Sur certaines dates, je n’ai déjà plus de créneau, confie Sylvie Bergeron. 2020 a tout repoussé, ce sera tout le temps comme ça maintenant… »
Encore faut-il avoir la main-d’œuvre pour faire face à une telle affluence. Les contrôleurs techniques automobile sont devenus une denrée rare : CTA Neuville n’est pas parvenu à remplacer trois départs en deux ans, tandis qu’AS Autosécurité n’a pas réussi à pourvoir un poste supplémentaire depuis… quatre ans. Dans la Vienne, aucun centre n’est épargné par cette pénurie. « La réforme de 2018 nous a fait du mal, explique Jean-Philippe Gobain. Avant, un CAP et 5 à 10 ans d’expérience était suffisant. Aujourd’hui, on leur demande un bac pro mécanique auto. Mais avec ce niveau, autant qu’ils deviennent ingénieurs ! »
Autre inquiétude pour les centres : la conjoncture économique. « La voiture n’est plus la priorité des gens, observe Sylvie Bergeron. Je pense que beaucoup vont dépasser la date limite du contrôle, au risque de payer l’amende (de 135€). Pareil pour les petits garages. On voit qu’il y a un manque d’argent. » Ce non-respect des délais ne serait pas si conjoncturel, d’après Jean-Philippe Gobain. « Pas plus tard qu’hier, j’ai contrôlé une voiture qui aurait dû l’être en… 2016 ! » Reste que les charges et taxes pesant sur les centres ont augmenté, sans incidence sur les tarifs. « On ne peut pas se le permettre », reconnaît Sylvie Bergeron. Une hausse ne serait envisageable qu’en cas de nouvelle réforme du contrôle technique.
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