Earvin, le repris de volley

On connaît bien sûr Ngapeth le champion olympique de volley, mais moins Earvin le rappeur. En parallèle de sa carrière sportive, le Poitevin a toujours fait de la musique sa grande passion. Il a sorti son premier album au début du mois.

Steve Henot

Le7.info

Le lancement de son premier album ne pouvait avoir lieu qu’ici, à Poitiers. Profitant de sa venue en stage avec l’équipe de France de volley, fin mai, Earvin Ngapeth a présenté son dernier projet musical au Rooftop, en présence de ses proches. 
« C’était le moment parfait, avant de partir un mois et demi en compétition, après le match à l’Arena, et c’est à Poitiers, quoi ! Il y aura tout le monde, les amis, tous ceux qui ont participé au projet… », anticipait la star des Bleus, plus stressée par cette release party que de jouer un match à enjeu.


Ses partenaires en sélection connaissent sa passion pour la musique, et particulièrement pour le rap. Earvin Ngapeth ne se contente pas d’en écouter -beaucoup-, il crée aussi ses propres sons depuis l’adolescence, d’abord avec ses copains de Poitiers. Le trentenaire, qui signait ses premiers morceaux sous le pseudo « Klima », répète à l’envie qu’il se voit comme un rappeur devenu volleyeur. 
« C’est mon manager qui m’a dit cette phrase un jour, raconte-t-il. Elle m’a fait super rire, parce qu’à chaque fois qu’on parle de rap, il voit que je suis super calé et ça le choquait, tu vois ! Cette phrase est donc restée et j’adore la ressortir. »


La musique, 
son terrain d’expression

En 2015, sa musique célébrait la Team Yavbou, l’ancien surnom de l’équipe de France de volley. A cette récréation partagée avec son coéquipier Mory Sidibé, le Poitevin a répondu par des morceaux plus personnels, n’hésitant pas à livrer ses états d’âmes ou à clamer son attachement profond à sa ville natale. « Une chose est sûre, j’essaye de faire très attention au niveau des textes, à ne pas tomber dans un truc facile, dit-il aujourd’hui, pour qualifier son style. J’aime bien quand la musique m’a fait réfléchir, c’est tout ce que j’écoute. »

Ces deux dernières années, Earvin a consacré tout son temps libre à la conception de Big Earvin, son premier album. Il a enregistré en Russie, en Italie et en France… Au gré de ses humeurs. A l’instinct, comme sur les terrains. « La dernière année en Russie, quand il y avait le Covid, j’enregistrais mes maquettes et mon manager me disait : « T’en as pas marre de faire des sons qui vont faire chialer les gens ? » Ce n’était que de la mélancolie, que des trucs comme ça… Puis je suis rentré en France, j’ai retrouvé les potes et des sons plus d’ambiance, de fête. » 
Dans ce disque, le jeune papa assume ses erreurs et cette étiquette de « bad boy » qui continue de le poursuivre. Une maturité qui se fait jour, notamment dans « Mon Frère », titre d’ouverture qui compte déjà près de 300 000 lectures sur la plateforme Spotify. De là à envisager un après-carrière dans la musique… « Pas forcément, répond Earvin. C’est vraiment quelque chose que je fais parce que j’ai envie de le faire. Je ne vois pas plus loin que ça. Je suis allé à fond dans ce truc-là, on va voir les retours, peut-être qu’après ça me donnera envie de faire un autre album. » Et surtout, ne lui parlez pas de devenir entraîneur de volley. « Je ne le supporterais pas ! »


DR

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