Les Tréteaux du Riveau jouent pour quat’sous

Pour la première fois de leur déjà longue histoire, les Tréteaux du Riveau ont cette saison jeté leur dévolu sur… un opéra. S’ils ont choisi l’oeuvre de Bertolt Brecht, c’est pour le message très actuel qu’elle porte.

Claire Brugier

Le7.info

Depuis quelques décennies déjà, les Tréteaux du Riveau se sont un peu éloignés du ruisseau qui coule à Naintré et qui a inspiré leur nom… en 1979 ! Toutefois l’esprit originel perdure.  Les Tréteaux restent fidèles aux belles lettres et aux messages qu’elles véhiculent de manière intemporelle.  « Il est rare qu’il n’y ait pas de combat embusqué derrière la pièce choisie, confirme Elisabeth Grandet, une fidèle comédienne. Il est dans l’ADN des Tréteaux de représenter de grands textes, voire des classiques -comme La Cerisaie- auxquels des événements de notre temps donnent une actualité nouvelle. » Après Mephisto en 2020, d’après le roman de Klaus Mann, la quinzaine de comédiens amateurs se frotte cette saison à L’Opéra de quat’sous, de Bertolt Brecht (1928). « La pièce déploie sur scène les laissés-pour-compte, les exclus de la société face à l’exploitation sans vergogne de l’homme par l’homme, résume Jean-Marie Lévêque, le metteur en scène historique de la troupe. « Mais si le propos politique de Brecht trouve écho dans l’inconduite actuelle de chacun, rien n’est moins moralisateur que cet opéra qui n’a pas quatre sous de sérieux ! » assure Elisabeth tout sourire.

Un premier opéra

Comme son nom l’indique, la pièce est chantée. Une première pour la joyeuse troupe qui a fait appel à Françoise Bourgoin à la direction vocale et à Félix Blanchard au piano afin d’apprivoiser la musique de Kurt Weill. « Elle est compliquée car elle est faite pour dissoner par rapports aux canons de la musique, explique Philippe Pineau, le président de l'association, elle vient en contrepoint du texte. » Pour autant, encouragé par Jean-Marie Lévêque, chacun a appris sans rechigner sa partition, tant musicale que théâtrale. « Jean-Marie a une foi inentamable dans le potentiel de chacun », confie Elisabeth.  « C’est quelqu’un d’assez taiseux mais il sait mobiliser des gens peu sûrs et d’autres qui ont plus d’expérience théâtrale », complète Philippe. De plus la pièce, comme les précédentes, a été choisie de manière collégiale, après moult lectures et recherches. « Preuve que la troupe est en bonne santé, tout le monde arrive toujours avant l’heure aux répétitions ! lâche Elisabeth. Et puis tout le monde fait plus qu’il ne devrait, en participant à la fabrication des costumes, des décors, en écrivant le texte des intermèdes… » Six dates sont au programme de ce début d’année, avant d’autres peut-être…

L’Opéra de quat’sous, de Bertolt Brecht et Kurt Weill, par Les Tréteaux du Riveau, à la salle de la Gornière, à Châtellerault, les 27 et 28 janvier à 20h30, le 29 janvier à 15h, les 3 et 4 février à 20h30, le 5 février à 15h.

Crédit : Jean Jolly.

 

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