Maïti Chamboultou 
au nom du pardon

Avec leur nouveau spectacle baptisé Maïti Chamboultou, les ateliers Misuk proposent aux petits et aux grands de partir sur les traces d’une résistante de Bonnes et de l’accompagner sur le chemin du pardon. Rendez-vous à Chauvigny la semaine prochaine.

Claire Brugier

Le7.info

Maïti Chamboultou est une histoire de pardon. Philosophique et inaccessible ? Au contraire, à travers leur nouvelle création, les ateliers Misuk mettent la question à la portée de tous, petits et grands à partir de 7 ans. Après Dédale ou la Folle Journée de Winnie, puis Par les peaux, la toute jeune compagnie poitevine continue de mêler théâtre et chant en élargissant sa proposition au jeune public. « J’avais envie d’écrire une histoire de femme et de pouvoir la partager avec ma fille », explique Nina Lainville, par ailleurs soucieuse « d’ancrer la compagnie sur le territoire ».

Marquée par le récit de la vie de Maïti Girtanner, lu quelques années auparavant, la chanteuse lyrique et comédienne s’est donc inspirée de l’histoire de cette résistante de Bonnes,promise à une belle carrière de pianiste mais que les séquelles laissées par les tortures de la Gestapo ont contrainte à abandonner le piano. Pourtant, quarante ans plus tard, lorsque Léo, son bourreau, l’a contactée, elle a accepté de le rencontrer… 
« De la compassion je suis passée au désir du pardon, un désir fou quasi obsessionnel. D’autant plus fou que je le croyais impossible à concrétiser », écrit Maïti dans Même les bourreaux ont une âme.

Se reconstruire

De cette quête incroyable, Nina Lainville a d’abord fait un conte, puis une courte forme scénique au décor minimaliste, portée par les sons d’un vibraphone, de congas, de bongos… sur des airs signés Bach ou Gershwin. Maïti n’y est plus pianiste mais chanteuse, et Léo devient Lou, un personnage « ni fille ni garçon ». Le genre compte peu face aux actes. Il/elle s’acoquine avec une sinistre « bande à chapeaux » qui veut imposer « une dictature anti-musique ». 
Ils s’en prennent à Maïti qui, privée de chant, entreprend 
« un voyage initiatique pour se reconstruire ». Sur son chemin, elle retrouve Lou.

Comment vivre en étant cassé ? 
Comme vivre en ayant cassé ? Et plus largement, comment vivre ensemble ? Ces question essentielles et universelles traversent tout le spectacle. Elles sont aussi au cœur des ateliers que Misuk a menés avec les écoliers de Bonnes et de Valdivienne, ainsi que dans plusieurs Ehpad.

« Le pardon n’efface rien mais bouleverse tout », note Nina Lainville qui se fait fort, avec sa complice percussionniste et danseuse Lucie Delmas, d’aborder le thème avec gravité et poésie mais aussi une légèreté toute circassienne apportée par Frédérique Baliteau, comédienne et clown de la compagnie tourangelle Switch.

Maïti Chamboultou, mercredi 
22 février à 17h et jeudi 
23 février à 10h, au théâtre Charles-Trenet, à Chauvigny.

Photo : DR.

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