Les Rapides du Poitou 
tiennent la route

A 90 ans, les Rapides du Poitou ne ménagent pas leurs efforts pour mener à bien leur mission auprès des usagers, notamment les scolaires, et ce malgré la pénurie de conducteurs qui affecte le secteur des transports.

Claire Brugier

Le7.info

Sur l’année 2022-2023, les cars des Rapides du Poitou devraient parcourir pas moins de 4,5 millions de kilomètres. La société de transport poitevine, qui fête ses 90 ans, affiche un chiffre d’affaires de 12,3M€ et enregistre depuis septembre une activité en hausse de 26%. Ces résultats ne doivent toutefois pas occulter la pénurie de conducteurs qui affecte l’ensemble du secteur et n’épargne pas l’alerte nonagénaire, filiale de la Fast (Financière Atlantique de services et de transports). Pour 
« maintenir au plus juste [leur] mission de service public », 
à 90% sur des lignes régulières et le reste en périscolaire et en tourisme, le directeur d’exploitation Eric Etienne et ses équipes se sont engagés dans le label Ambassadeur de l’emploi du transport et de la logistique. Cette démarche, unique en Nouvelle-Aquitaine pour le transport de voyageurs, se traduit par « un plan d’action sur trois ans, avec des objectifs chiffrés autour de trois axes : 
faire découvrir son métier, améliorer le recrutement, l’accompagnement et la valorisation des salariés », détaille Hélène Vaissié-Hérouard. La responsable communication et action commerciale travaille de concert avec sa collègue des ressources humaines Virginie Verd pour « mieux aller chercher les candidats ». La société multiplie donc les canaux de communication : flyers, stage, alternance, Période de mise en situation en milieu professionnel (PMSMP)…

Ne pas vendre du rêve

« Le but n’est pas de former des personnes et de les faire entrer dans l’entreprise pour ensuite les perdre, assène Hélène Vaissié-Hérouard. Il ne s’agit pas de vendre du rêve mais de valoriser ce que l’on offre. » Et par la même occasion les salariés en poste. Ce sont leurs visages que l’on retrouve sur les documents de communication proposant 
« un complément de revenu ». 
Un temps partiel donc qui attire d’ordinaire « beaucoup de personnes en cumul emploi-retraite » et plus récemment 
« de nouveaux profils » parmi les auto-entrepreneurs nés de la crise. Les conducteurs, 175 actuellement -151 en 2018-, constituent la large majorité des 192 salariés. Ici comme ailleurs, l’absentéisme, quel qu’en soit la cause, est une réalité mais les Rapides se sont organisés pour en limiter les effets. « Grâce à une appli mobile, chaque conducteur « pointe » vingt minutes avant sa prise de service, explique Eric Etienne. Cela nous laisse le temps de nous retourner s’il est absent. » Comment ? « Dans chaque secteur géographique, nous avons un 
« dépanneur » avec un volume horaire moindre. » Sans oublier les trois mécaniciens, les trois exploitants et le conducteur de tourisme habilités à conduire un car, donc mobilisables si besoin.

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