Aujourd'hui
L'édito de la semaine est signé Arnault Varanne, rédacteur en chef du 7.
Au sens premier du terme, le mot « guerre » signifie une lutte armée entre Etats. La seconde acception porte sur une « lutte entre des groupes et des pays qui ne va pas jusqu’au conflit sanglant ». En évoquant « des milliers de gens venus tout simplement faire la guerre » à Sainte-Soline, autour d’une réserve en construction, le Président de la République a remis jeudi dernier une pièce dans la machine de l’emballement médiatique. La guerre serait donc partout, contre le Covid-19, les prix, l’envahisseur russe en Ukraine, numérique, économique... A force de mal nommer les choses et d’utiliser le vocable comme arme par destination, il ne faut pas s’étonner que les citoyens se transforment en soldats, même si rien n’excuse l’attitude des pseudo-manifestants qui ont déferlé dans les Deux-Sèvres. Les réseaux sociaux pullulent de cette surenchère verbale source d’escalade permanente et de tension, jusque dans la rue. L’un des véhicules de nos confrères de La Nouvelle République a été ciblé la semaine dernière. Inacceptable, évidemment. Comme si casser le thermomètre permettait de faire baisser la fièvre. Des mots aux actes, de l’émotion à la raison, on espère vivement la fin de cette guerre sourde et dont personne ne sortira vainqueur.
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