Former des secrétaires 
pour pouvoir recruter

La pénurie de secrétaires de mairie guette. Face à ce constat, les pouvoirs publics se penchent sur une revalorisation du métier, laquelle passe par le statut mais aussi des formations spécifiques.

Claire Brugier

Le7.info

La problématique n’est pas nouvelle mais le spectre d’un départ en retraite d’un tiers des effectifs à l’horizon 2030 la rend de plus en plus urgente. Il manque 2 000 secrétaires de mairie actuellement en France et la Vienne n’échappe pas à la règle. Entre les besoins structurels de recrutement et les remplacements ponctuels, difficile d’avancer un chiffre mais, 
« au regard de la pyramide des âges, si rien n’est fait, on va vers une véritable pénurie », alerte Isabelle Jadaud-Pressat, directrice du Centre de gestion de la Vienne. 



Dès octobre 2021, l’Association des maires de France (AMF) s’est saisie de cette question en rédigeant 26 propositions, dont la mise en place d’une formation spécifique. L’idée a été reprise dans le projet de loi présenté jeudi dernier au Sénat, visant à revaloriser le statut de secrétaire de mairie. A une échelle locale, le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) propose déjà une formation de trois mois et, parallèlement, l’AMF 86, le Centre de gestion 86 (CG86), l’université et le Greta Poitou-Charentes ont entériné l’ouverture à l’automne d’un DU secrétaire de mairie, dans les Deux-Sèvres et la Vienne. 


Un DU spécifique


Porté par l’Ipag et financé par le CG86 et les Départements pour 40 « étudiants », il devrait compter 200 heures de cours et douze semaines de stage. « Nous souhaitons une mixité des candidats, qui pourront être des étudiants, des salariés ou agents publics en reconversion, des personnes en insertion », détaille Isabelle Jadaud-Pressat. « Le contenu pédagogique est co-construit par les partenaires pour répondre au mieux aux besoins », complète la directrice par intérim de l’AMF86 Aurélie Izoré. Et à la diversité du métier.


« Cela dépend de la taille et de l’activité de la collectivité », témoigne Emilie Ouvrard, en poste à Senillé-Saint-Sauveur depuis 
vingt ans, dix à Saint-Sauveur (800 habitants) et dix dans la commune fusionnée en 2016 
(1 800 habitants). « Ce n’est pas la même organisation. Dans les communes très rurales, le secrétaire de mairie est tout seul et il fait tout, l’accueil physique et téléphonique, ce qui est du domaine de l’urbanisme, de l’état civil, la comptabilité, le budget, les ressources humaines… Il faut aimer la polyvalence. » Le métier est différent dans une équipe de cinq agents administratifs. 
« Aujourd’hui, au quotidien, je suis plus centrée sur les pôles comptabilité et ressources humaines », note Emilie Ouvrard qui se fait volontiers ambassadrice de son métier, récemment auprès d’élèves en BTS support à l’action managériale au lycée Branly de Châtellerault, le 4 mai au lycée Aliénor-d’Aquitaine de Poitiers. La création d’un BTS secrétaire de mairie dans un lycée du département est actuellement en cours de réflexion.

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