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Thomas Guillot a été sacré début mai champion de France para tennis de table adapté en junior CD. Ce titre laisse présager le meilleur pour le jeune Ouzillois, qui pratique le tennis de table depuis près de dix ans mais n’a goûté que très récemment aux compétitions.
Thomas Guillot a le triomphe modeste. A peine esquisse-t-il un sourire à la vue de ses deux médailles. A 17 ans, le jeune pensionnaire du Stade poitevin vient pourtant de décrocher le titre de champion de France para tennis de table adapté, catégorie junior CD, assorti du bronze en double. Il a ainsi confirmé à Mont-de-Marsan, du 9-11 mai, les deux médailles de bronze rapportées l’an dernier de Metz. « Cela faisait plusieurs années que nous n’avions pas fait de podium », salue le président du club Jean-Marie Pichard, fier de cette recrue arrivée pendant la crise du Covid. Voire presque grâce à elle. « C’est le résultat du premier confinement, confirme Grégory Sedek, éducateur spécialisé à l’IME Jean-Pierre-Garnier, à Mignaloux-Beauvoir. Thomas tournait en rond chez lui, je me suis rendu à Ouzilly pour lui proposer des activités physiques adaptées. » Il y avait une table de ping-pong… Tout naturellement, l’éducateur a tapé la balle avec le jeune homme, atteint de troubles psychiques envahissants. « J’ai vu qu’il se débrouillait plutôt très bien », note Grégory Sedek. De fil en aiguille, Thomas a eu droit à une journée de découverte au Creps de Boivre et a cherché un nouveau club. Depuis ses premiers échanges avec son père, vers l’âge de 7-8 ans, il en avait déjà écumé quelques-uns -Naintré, Jaunay-Marigny, l’ASPTT Châtellerault- et il avait souffert parfois de discrimination, comme à l’école. Le Stade poitevin lui a ouvert ses portes. « L’accessibilité pour tous fait partie de notre ADN », clame avec conviction Jean-Marie Pichard. Thomas a donc cumulé pendant un an ses deux entraînements hebdomadaires en club avec une journée au Creps, aux côtés de Guillaume Besnault.
« Un pur attaquant »
Avec le départ de ce dernier à l’été 2022, les séances au Creps ont été suspendues mais Thomas a commencé à s’entraîner le mercredi soir avec les meilleurs jeunes du Stade poitevin. « En à peine deux ans, il a beaucoup progressé d’un point de vue technique mais aussi mental, dans la confiance en soi, remarque son entraîneur Victor Gauthier. De par sa pathologie, il est naturellement assez réservé. Mais à force de côtoyer les joueurs valides du club, il s’est ouvert. Cela s’est répercuté sur son tennis de table et il a eu envie de faire des compétitions « valides ». » Le jeune pongiste s’est donc testé sur trois tours du critérium fédéral, ainsi que sur la dernière journée de championnat par équipe, à Naintré. « Nous n’avions pas de but précis en compétition valides cette année mais cela entre dans nos objectifs », assure Victor Gauthier. Et si actuellement Thomas se sent plus faible en coup droit, son coach conteste. « C’est un joueur complet, un pur attaquant, avec un bon revers et un bon coup droit. Aujourd’hui, il a une belle marge de progression sur les effets en service et en remise de service. » Sans vouloir présumer de l’avenir, le coach n’exclut pas de le voir franchir un jour « les portes de l’équipe de France, à moyen ou long terme ». Thomas en rêve, ses parents aussi. « Il ne peut pas aller à l’école, avoir de diplôme, apprendre à conduire, mais il peut au moins s’appuyer sur ça », se réjouit Sylvie, la mère du jeune champion.
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