Il crée un simulateur de perte auditive

Audioprothésiste à Poitiers depuis un an et demi, Benoît Lavergne a développé un simulateur de perte auditive en ligne pour le réseau auquel il adhère. L’ancien informaticien constate que ce sont souvent les proches qui donnent l’alerte. Son outil est fait pour eux.

Arnault Varanne

Le7.info

En moyenne, les personnes dont le niveau d’audition commence à diminuer mettent trois ans à franchir les portes d’un cabinet spécialisé. Du déni à la gêne, les raisons de leur peu d’empressement à consulter sont multiples. Alors plutôt que de proposer un énième test d’audition, Benoît Lavergne a choisi de coder un simulateur de perte auditive destiné à l’entourage. « L’idée est que les proches puissent imaginer le quotidien des personnes qui vivent avec une déficience pour les comprendre et les accompagner », 
développe le professionnel, ancien informaticien et passionné par le son. Concrètement, il suffit de se rendre sur le site Internet sonance-audition.fr, de cliquer sur « simulateur de perte » en haut. Quatre onglets apparaissent. La « voix » vous permet d’entendre un homme ou une femme.

En open source

La « perte d’audition » peut être réglée sur les boutons « normale », 
« très légère », « légère », 
« moyenne » et « sévère ». Quant à l’« ambiance », vous pouvez ajouter celles d’un restaurant, d’une voiture, de musique ou de nature. Enfin, les « acouphènes » se déclinent en trois possibilités : 
« sifflement », « bourdonnement » 
et « chuintement ». La simulation, gratuite, donne un aperçu assez fidèle de la manière dont on perçoit les conversations avec une perte d’audition. Benoît Lavergne a passé « quelques mois sur le projet », notamment pour respecter fidèlement les normes internationales en vigueur. Les pertes tonales s’étalent entre 16dB HL (Hearing level) et 76dB HL, avec des paliers à 31 et 46dB HL. 
« L’intégration a aussi nécessité un gros travail avec l’agence de production Web de Sonance », 
précise le spécialiste de l’audiologie.

D’autres idées

Voilà comment ce qui ne devait être qu’un « projet personnel » s’est transformé en collaboration plus poussée avec une résonance nationale (le réseau compte plus de 170 magasins en France). L’audioprothésiste a développé son simulateur en open source, avec des extraits des Contes du jour et de la nuit de Maupassant et des sons libres de droit. En clair, son initiative est susceptible d’essaimer sur d’autres plateformes. Et lui donne déjà d’autres idées. Il aimerait créer un outil permettant de tester les acouphènes et trouver leur fréquence « à moindre coût et de façon plus raisonnée », une solution d’envoi de rapports aux ORL contenant les audiométries... Les pistes de réflexion ne manquent pas. En France, seules un tiers des personnes ayant des difficultés d’audition sont appareillées.

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