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Déscolarisé depuis le 12 décembre 2023 à Neuville, Milo, 9 ans, devrait retrouver le chemin de l’école Desnos à Migné-Auxances, après les vacances de printemps. L’épilogue d’un conflit larvé entre les parents du jeune autiste et l’Education nationale.
Environ 250 enfants souffrant d’un trouble du spectre autistique (TSA) sont scolarisés dans la Vienne, 1er et 2nd degrés confondus. Dans l’immense majorité des cas, ils suivent une scolarité « normale » -avec des aménagements- entourés d’une AESH, intégrés à une Ulis (Unité locale d’inclusion scolaire) ou bénéficiant du dispositif d’autorégulation (un enseignant supplémentaire dans l’école, sans AESH). Mais il arrive que l’inclusion connaisse des ratés. C’est le cas à l’école Jules-Ferry, à Neuville, que ne fréquente plus Milo depuis un incident en classe, le 12 décembre 2023. Le garçon de 9 ans devrait retrouver le chemin de l’école après les vacances de printemps, à... Migné-Auxances. « C’est un non-choix, en fait, souffle Julia Duchesne, sa maman. Ça implique de déménager, alors que tous mes amis sont ici, que l’école est à deux pas de la maison... Et je dois aussi déraciner ma fille qui a 8 ans. »
Reproches mutuels
La mère de famille ne cache pas sa lassitude. Milo est pourtant suivi depuis septembre 2023 par une équipe pluridisciplinaire du Service d’éducation spéciale et de soins à domicile (Sessad), a un aménagement horaire (15 heures de classe par semaine) et une AESH à temps plein. Mais... Différents épisodes (fugue, coup sur le portail de l’école, doigt d’honneur...) ont cristallisé la situation entre l’équipe enseignante et la famille. « Sa place est à l’école publique ! », martèle Julia Duchesne, qui reconnaît des tensions avec le corps enseignant, jusqu’à un courrier d’avocat au cœur de l’été 2023. « Chaque année, nous anticipons les rentrées pour Milo avec des réunions en amont. Nous avons fait un effort conséquent sur le travail de formation des équipes pédagogiques, se défend Muriel Meyer, inspectrice de l’Education nationale dédiée aux AESH. D’ailleurs, la rentrée 2023 s’est bien passée... Mais c’est à chaque fois un travail de construction, une relation de confiance entre institution, famille et services de soins qui doit se nouer. Nous avions proposé à la famille le dispositif d’autorégulation, elle l’a refusé. »
Etat dépressif
Dans un compte-rendu en date du 12 janvier 2024, le Sessad s’est dit « relativement inquiet de la situation et de son évolution ». Et de fait, selon sa maman, Milo aurait développé une forme d’« état dépressif contextuel ». Hypersensible aux bruits, rétif aux interactions avec les autres, le garçonnet prend de fait du retard dans les apprentissages. Et au-delà, toute la famille pâtit du contexte. « La semaine dernière, il a ingéré six comprimés de mélatonine en mettant un mot disant qu’il n'en pouvait plus de ne pas aller à l'école et voulait dormir très longtemps... »
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