L’eau se fait moins rare

Depuis octobre, les précipitations sont bien supérieures à la normale dans la Vienne. Les nappes sont rechargées et les rivières au plus haut. De quoi tenir l’été… sauf en cas de fortes chaleurs.

Le7.info

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Après Louis en février, Nelson a sérieusement dégradé les conditions météo en mars. Les dépressions se sont multipliées cet hiver, apportant leur lot d’intenses précipitations. Et le printemps est plutôt humide pour l’instant… Une chose est sûre, l’eau n’a pas manqué depuis l’automne dans la Vienne, provoquant souvent des inondations. Le site Infoclimat.fr révèle des hausses significatives des précipitations, notamment à la station de Poitiers-Biard : 127mm en octobre (+75% par rapport à la normale évaluée entre 1990 et 2020), 113mm en novembre (+51%), 76mm en février (+60%), et même 100mm le mois dernier, soit le double d’un mois de mars classique. De quoi largement compenser décembre et janvier en recul.

Les niveaux des rivières et des cours d’eau sont très élevés. Reste à savoir si les pluies intenses des derniers mois ont permis de remplir les nappes phréatiques dans le sous-sol... Sur ce thème, la compétence revient au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Selon l’agence de Poitiers, la recharge est la meilleure observée depuis cinq ans ! Les données remontant de neuf piézomètres sur dix sont orientées à la hausse sur… six mois consécutifs. La Vienne compte une trentaine de ces forages destinés à sonder le niveau des réserves aquifères qu’on ne voit logiquement pas à l’œil nu. Résultat : les trois quarts des nappes ont des niveaux qualifiés de « haut » ou « très haut »(*).

« Optimisme mesuré »

A Chabournay, par exemple, la cote atteinte fin mars a frôlé la hauteur maximale jamais enregistrée, soit 1,5m au-dessus de la moyenne mensuelle des trente dernières années et 3m au-dessus des niveaux constatés en 2022 et 2023, particulièrement critiques. Pour autant, ce constat établi aujourd’hui permet-il d’appréhender l’été plus sereinement ? Les experts du BRGM adoptent un « optimisme mesuré ». Avec le dérèglement climatique, on n’est pas à l’abri qu’une longue période de grosse chaleur s’installe sur la France. Tout dépendra de la vitesse de vidange des nappes et de la nature plus ou moins poreuse du sous-sol. Sans compter que la végétation reprend ses droits, captant désormais une partie de la ressource. Pour y voir plus clair, des hydrologues planchent actuellement sur des modèles prédictifs à partir de scénarios météorologiques. Toutefois, la situation est bien meilleure que l’année dernière. Les restrictions d’eau, si elles sont appliquées, apparaîtront plus tard dans la saison. De quoi donner des arguments aux promoteurs des méga-bassines, en plein débat sur le partage de l’eau. Reste qu’en matière de météo, les années se suivent mais ne se ressemblent pas.

(*)Retrouvez le niveau des nappes près de chez vous sur l’application Infonappe.

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