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Ils sont tombés des nues dimanche soir à l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par le Président de la République, synonyme d’élections législatives anticipées. Dans la Vienne, les quatre députés sortants sont prêts à partir en (courte) campagne.
Branle-bas de combat dans les QG de campagne en sommeil des quatre députés de la Vienne ! Lisa Belluco (Europe Ecologie-Les Verts) dans la 1re circonscription, Sacha Houlié (Renaissance) dans la 2e, Pascal Lecamp et Nicolas Turquois (Modem), respectivement dans les 3e et 4e, ont à peine trois semaines pour espérer retrouver leur siège à l’Assemblée nationale, dissoute dimanche soir par le Président de la République. Ils sont déjà assurés d’avoir face à eux le 30 juin prochain quatre candidats du Rassemblement national (lire-ci-dessous), portés par la large victoire de leur parti aux élections européennes. Dans la Vienne, le parti d’extrême droite incarné par Jordan Bardella est arrivé largement en tête avec 30,35% des voix.
Courte campagne
Si Poitiers tire son épingle du jeu en donnant 21,84% de ses suffrages à la liste socialiste de Raphaël Glucksmann, devant Manon Aubry (LFI, 16,35%), de nombreuses communes du département, au vote d’ordinaire plus modéré, ont plongé dans la vague bleu marine. La campagne, très courte -moins de trois semaines-, promet donc d’être âpre. « Il faut entendre qu’il y a une contestation et un mécontentement de la part des Français. L’enjeu, c’est de dire qu’à gauche on peut répondre à ça », note Lisa Belluco qui en appelle à « une union des forces de gauche » car « le risque est plus fort que nos divergences ». La députée Europe écologie-les Verts, élue en 2022 sous les couleurs de la Nupes, s’était imposée face à la sortante macroniste Françoise Ballet-Blu (51,36% contre 48,64%). Dans la 2e circonscription, peu de voix séparaient également Sacha Houlié de Valérie Soumaille (Nupes), 51,19% des voix pour l’un contre 48,81% pour l’autre. Sans surprise, le présentant de Renaissance entend « naturellement » être candidat le 30 juin, mettant en avant « [sa] voix singulière, [ses] combats pour ceux qui ont moins ».
Dans la 3e circonscription, Pascal Lecamp sait déjà que « la campagne sera dure ». « Je sais que ma circonscription, très rurale, est en danger, confie l’ancien maire de Civray. Il faut que nous ayons les capacités de nous rassembler avec les forces de gauche ». En 2022, le représentant du Modem avait dû affronter le RN au second tour des législatives pour s’imposer finalement avec 54,14% des voix contre 45,86% à Eric Soulat. Dans le nord du département, la configuration avait été similaire pour Nicolas Turquois qui l’avait remporté avec 54,58% des suffrages devant Marion Lathus (45,42%). Le député sortant voit dans cette nouvelle échéance électorale « clairement un objet de lutte pour un modèle démocratique ». Les candidats ont jusqu’à vendredi pour déposer officiellement leur candidature en préfecture.
Kévin Courtois confiant
« Nous avons fait plus du double que la Macronie, c’est très satisfaisant », confiait ce lundi Kévin Courtois, responsable départemental du RN, au lendemain d’une soirée de fête à Buxerolles. « Pour une fois, je reconnais à Emmanuel Macron du courage, pour une fois il écoute le peuple. » Le possible candidat sur la 4e circonscription de la Vienne a prévu d’annoncer ce mardi les quatre investitures RN, dont Eric Soulat (3e circonscription) devrait faire partie. « Cela fait deux ans que l’on est prête pour des élections législatives anticipées. La 3e et la 4e circonscription sont plus gagnables que les deux autres mais on pourrait avoir de bonnes surprises. On voit que sur des communes comme Saint-Gerges-lès-Baillargeaux (ndlr, RN 30,5%) ou Dissay (ndlr, RN 32,3%), le RN arrive en tête... »
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