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Troubles du sommeil, de la mémoire, irritabilité, isolement... L’expression « burn-out » s’est imposée dans le langage courant pour qualifier l’épuisement professionnel. 42% des salariés se trouveraient en situation de détresse psychologique et un suicide par jour serait lié au travail en France(1). A Poitiers, Constance(2) se remet doucement de cette période où elle se sentait « comme une pile déchargée ». Phase de surmenage intense, surcharge de travail, turn-over important, perte de sens et enchaînement de circonstances, la salariée ressent les effets du burn-out en janvier 2023. « J’avais des difficultés à dormir, des acouphènes à force de serrer les mâchoires et des problèmes cognitifs aussi. J’avais du mal à trouver mes mots. J’étais en mode pilote automatique », confie-t-elle. « Les personnes victimes sont au front en permanence et se sur-adaptent », ajoute Olivier Forget, psychologue du travail à la retraite. Les symptômes sont nombreux et diversifiés. « Cela peut se traduire par des manifestations d’ordre émotionnel, une fatigue compassionnelle, des problèmes de mémoire, de concentration, des troubles digestifs… », détaille le Dr Jean-Jacques Chavagnat, psychiatre au centre hospitalier Laborit et vice-président de l’association Psychodynamique du travail Poitou-Charentes.
Le burn-out nécessite alors un accompagnement plus large qu’une simple psychothérapie. Après la phase d’acceptation, les personnes touchées doivent traiter les symptômes engendrés par le syndrome à l’aide de relaxation, d’art thérapie, de thérapies psycho-comportementales, de nutrition voire parfois de traitements médicamenteux. Mais le réel changement à opérer se situe dans le travail. « Le problème ne vient pas des individus, il faut se concentrer sur les conditions de travail qui ne sont pas bonnes. Il va falloir analyser les exigences demandées, les conflits qui peuvent exister, les relations, l’emploi du temps, effectuer des aménagements et organiser son retour en douceur avec la médecine du travail. Dans certains cas, un reclassement ou un changement de travail doivent être envisagés. » Pour répondre au manque d’espaces collectifs spécialisés, une association a vu le jour pendant l’été 2024. Les ailes de soi pose actuellement ses premières fondations. « Le but de l’association sera d’arrêter cette course folle et de faire de la prévention, comprendre ce qui se passe, ce qui dysfonctionne », explique Olivier Forget, coprésident. L’objectif serait de proposer, d’ici février 2025, « des ateliers pluridisciplinaires et coordonnés avec des professionnels de santé et du droit », ajoute sa collaboratrice. Les ailes de soi espère aussi pouvoir intervenir directement auprès des entreprises pour prévenir les risques.
(1)Selon une enquête réalisée en septembre 2024 par Opinion Way réalisée auprès d’un échantillon de 2 000 salariés français du secteur public ou privé, entre le 23 mai et le 4 juin 2024.
(2)Le prénom a été modifié.
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