Les « manip radio » <br>montent le son

Un IRM-Scanner public-privé, dédié aux patients souffrant de cancer, doit ouvrir ses portes, le 2 novembre, sur le site de la Milétrie. Les manipulateurs radio de Jean-Bernard s’inquiètent des modalités de fonctionnement annoncées pour cette structure.

Nicolas Boursier

Le7.info

Leur courroux est tel que leur préavis de grève a largement devancé le délai légal de cinq jours. Ce mardi -« et plus si affinités », préviennent-ils-, une bonne partie des soixante dix-neuf manipulateur(trice)s du service de radiologie du CHU manifesteront leur réprobation, contre les modalités de fonctionnement de la nouvelle unité IRM-Scanner, appelée à ouvrir ses portes, le 2 novembre, sur le site de la Milétrie.
Fruit d’une collaboration entre public et privé, ce GIE (groupement d’intérêt collectif) sera dédié aux patients atteints d’un cancer. « Mais que des patients pouvant se déplacer seuls, à pied ou en fauteuil, pas alités, ce qui réduit déjà le spectre de la prise en charge », explique Vincent, manipulateur IRM. « Cette unité a été créée pour permettre de réduire les délais d’examens des publics ciblés, rétorque Sophie Guerraz, directrice des ressources humaines de l’hôpital. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, elle n’est pas destinée aux patients du Pôle de cancérologie, mais à l’accueil de personnes extérieures à l’établissement. Elle sera de fait accessible à la fois aux fauteuils roulants et aux brancards. »

Volontariat forcé
Il y a tout juste une semaine, au sortir d’une réunion de plus de trois heures avec la direction générale, « totalement stérile » selon eux, les manipulateurs inquiets et le syndicat FO ont décidé de maintenir leur action de cette semaine, pour mettre en lumière les dysfonctionnements qu’ils voient poindre à l’horizon. « Un appel au volontariat forcé a été lancé en direction des plus jeunes, notamment des contractuels, assène le manipulateur gréviste. Nous ne pouvons supporter que pressions et chantages se poursuivent de la sorte. »
Si la direction réfute toute idée de « pression », elle reconnaît que l’appel à candidatures s’est majoritairement porté sur les agents en fin de mission, « sans doute heureux de suivre des formations susceptibles de leur assurer la bivalence entre les maîtrises techniques, très différentes, de l’IRM et du scanner ». « En tout état de cause, poursuit Mme Guerraz, les effectifs seront opérationnels pour le 2 novembre. On peut même ajouter que nous avons déjà toutes nos recrues. »


A quatre si…
La réponse ne convainc pas FO qui, au soutien des « manipulateurs manipulés », comme ils s’auto-proclament, demande à ce que du personnel soit embauché, de manière « à compenser les changements d’affectation, volontaires ou contraints », induits par l’ouverture du GIE.
Le syndicat refuse au-delà les plannings de dix heures quotidiennes (8h-18h) prévus dans la future unité. « Si ces deux conditions sont remplies, le GIE pourra fonctionner, précise Vincent. Notre dernier souhait sera alors d’avoir systématiquement quatre manipulateurs en poste, deux sur l’IRM, deux sur le scanner, pour assurer une prise en charge de qualité et sécurisée. » Ce à quoi les gestionnaires du projet ne semblent pas opposés, « dans la mesure où un minimum de dix patients sera accueilli quotidiennement ».
A défaut, les manipulateurs tourneront à trois sur les deux machines. « Mais aussi sur l’accueil des patients, leur prise en charge physique (perfusions, aide à l’habillage…) et humaine (interrogations sur l’examen, appréhensions, états de détresse liés à la maladie…) ». « Insoutenable en l’état », martèlent les grévistes.


Pour info, la prise de rendez-vous au futur IRM-Scanner est d’ores et déjà possible au numéro unique de gestion des examens radiologiques : le 05 33 00 00 33.

 

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