Stéphane Deschamps, la Rock Story

Cette saison, la rédaction du « 7 » consacre une série aux Poitevins expatriés, dont les parcours professionnels sortent du lot. Troisième épisode avec Stéphane Deschamps, journaliste passionné de musique depuis son plus jeune âge et auteur reconnu.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

Né à Poitiers... ou ailleurs ?

« Je suis né à Poitiers, après l’épisode des pavés, en août 68 ! »

Racontez-nous votre enfance...

« J’ai eu une enfance joyeuse. Un brin studieuse, parce que je passais beaucoup de temps à lire des Jules Verne et des BD. J’étais assez solitaire, mais c’était une solitude enrichissante. Je m’évadais beaucoup à travers les livres. »

Petit, vous rêviez de...

« Devenir pilote d’hélicoptère ! Cela me venait sûrement d’une envie d’évasion, de liberté et d’indépendance. »

Quelles études avez-vous faites ? Quels souvenirs en gardez-vous ?

« J’ai passé un bac B au lycée Camille Guérin, je l’ai redoublé avant de l’avoir en trichant (rires). J’ai d’abord voulu suivre une formation pour devenir kiné. Mais comme j’étais nul en sciences naturelles, j’ai vite abandonné l’idée. J’ai commencé à faire de la radio. Je voulais devenir journaliste. Je suis resté six mois en fac d’histoire. Je passais plus de temps avec les bitards dans les troquets qu’à la fac (rires). Après ça, j’ai décroché un contrat d’« objecteur de conscience » à Forum. »

Votre carrière en quelques mots...

« Rapide, passionnante, enrichissante, originale. Difficile aussi, car je suis parti de Poitiers à 22 ans et que j’ai déménagé une vingtaine de fois. »

Un tournant dans cette carrière ?

« En 1993. Je suis fan de Gainsbourg depuis l’adolescence. J’avais acheté sa biographie, écrite par Gilles Verlant, que j’ai fini par rencontrer lorsqu’il était sur Canal+, avec Antoine De Caunes et Pierre Lescure. Il s’est aperçu que j’en connaissais pas mal sur Gainsbourg et m’a rappelé pour me demander de revenir sur Paris. Il envisageait d’écrire la biographie définitive et m’a proposé de travailler avec lui. Cette biographie est devenue un best-seller. Ça a changé ma carrière et une partie de ma vie. »

Poitiers vous a marqué pour...

« Son esprit soixante-huitard, fêtard et étudiant. Je me souviens de la place Leclerc comme d’un lieu de rassemblement pour tous les jeunes adultes. »

Quel regard portez-vous sur la ville ?

« Poitiers est beaucoup plus calme aujourd’hui. Le centre-ville s’est un peu embourgeoisé. Je le trouve moins vivant qu’avant mais plus « classe ». »

Quelle est, selon vous, la personnalité qui symbolise le plus la Vienne ?

« René Monory, parce que c’est lui qui a fondé le Futuroscope. Aujourd’hui, la Vienne est connue à travers le monde grâce au parc. »

Et maintenant, quels sont vos projets pour l’avenir ?

« À partir d’octobre, je rédigerai un livre sur les chansons ayant un rapport avec le thème de l’amour : pour un flirt, pour les préliminaires... Je vais raconter l’histoire de chaque chanson et faire le portrait de stars qui ont construit leur carrière autour du sexe. Sur le long terme, j’espère sortir un roman. »

 

Pourquoi lui ?
Poitevin d’origine, Stéphane Deschamps est journaliste chez Radio France et auteur de documentaires sur Françoise Hardy, Eddy Barclay, Julien Clerc... Il a par ailleurs co-signé, avec Gilles Verlant, la biographie à succès « Gainsbourg » et sort, ce mois-ci, « 80’s Génération Pop ».

Votre âge ?
« J’ai 48 ans. »
Côté famille ?
« Je suis fils unique, divorcé, avec deux enfants. »
Un défaut ?
« Parfois naïf et entêté. Nul en bricolage, aussi ! »
Une qualité ?
« Passionné et tolérant. »
Votre livre de chevet ?
« Un livre de nouvelles de Sylvain Tesson, « S’abandonner à vivre ». »
Une devise ?
« Ce ne sont pas ceux qui ont les plus grandes oreilles qui entendent le mieux. »
Votre plus beau voyage ?
« Les Seychelles. J’ai eu la chance d’y passer Noël en famille. »
Votre péché mignon ?
« La gourmandise. Le Chablis avec un plateau de fruits de mer ! »

À lire aussi ...